
qui détermine ce penchant, et la protubérance du crâne qui répond à
cette partie cérébrale, sont plus grands chez le mâle que chez la femelle.
l)ans la femelle, au contraire , l’amour pour les petits a une activité
prépondérante ; aussi l ’organe qui répond à cette qualité , est-il plus
développé.
Que d’observation en observation l’on tâche de prendre la nature
sur le fait, et l’on se convaincra bientôt que la cause de cette gradation
des qualités d’un individu à un autre, se trouve dans la gradation
proportionnée du développement des organes, qui pour être, quant
à l’essentiel, communs à tous , ne sont pas pour cela développés chez
l ’un au même point que chez l’autre.
Toutes ces différences qui ont lieu d’un individu à l’autre dans les
différentes espèces d’animaux, se manifestent d’une manière bien plus
frappante encore chez l’espèce humaine.
Plusieurs naturalistes du premier mérite n’ont-ils pas cherche la différence
du caractère national dans la différence de la structure du crâne?
C’étoit la chercher dans le différent degré de développement de certaines
parties cérébrales isolées. Que ce différent degré de développement provienne
du climatou de quelqu’autre cause extérieure, toujours est-il certain
que le caractère général d’une nation répond àlaformelaplusgénéra.
lementcommune ducerveauet du crâne'des individus qui lacomposent.
D’où provient la différence du caractère moral et intellectuel des
individus d’une seule et même famille ? la différence ineffaçable entre
les écoliers d’une même classe, soumis tous à la même direction? la différence
des penchans, des taleus, et de la conduite dans la même classe
du bas peuple, dont l’éducation a cela de commun, que de tous les individus
qui le composent, personne n’en a reçu aucune, et chez lequel l’uniformité
d’occupations et le butunique dans tout ce qu’il fait, de gagner du
pain, devroit produire également l ’uniformité dans les qualités morales
et les facultés intellectuelles? Pourquoi la forme du cerveauet du crâne
des hommes d’un esprit vaste et élevé, diffère-t-elle si singulièrement
de la forme du cerveau et du crâne des hommes d’un esprit étroit et bas,
m de la forme du cerveau et du crâne des esprits foibles et des imbéciles ?
Pourquoi la tête d’un grand mathématicien diffère-t-elle essentiellement
par sa forme, de celle d’un grand capitaine, d’un grand politique, d’un
grand poète ?
Aucun de ces phénomènes ne s’explique dans l ’hypothèse que c’est
une masse cerebrale unique et uniforme, qui produit non-seulement
tous les differens penchans, toutes les différentes facultés, mais encore
toutes les nuances des différens degrés de manifestation de ces penchans
et de ces facultés. Mais si l’on accorde que chaque partie cérébrale a
sa fonction distincte, il faut nécessairement que, tant chez les animaux
que dans l’espèce humaine, le caractère moral et intellectuel des individus
soit susceptible d’autant de modifications accessoires, que les
organes cérébraux, dont dépendent les qualités et les facultés, sont
susceptibles de proportions differentes entre eux, proportions qui résultent
de leur différent degré de développement.
Q uatrième preuve ph y s io l o g iq u e .
Dans le même individu, les différentes qualités primitives ou fondamentales
existent à des degres très-différens, ce qui encore ne ’pourroit
pas avoir lieu, si chaque qualité primitive ne dépendoit pas d’un organe
particulier.
Je m’appuye encore ici de l’analogie des sens externes. Quand même
les anatomistes n’auroient pas prouvé que chaque sens est différent et
isolé de l’autre, on l’eût conclu du moment où l’on eût observé que
chez le même animal ou chez le même homme, un ou plusieurs sens
peuvent être foibles, tandis que les autres sont très-forts.
Si donc le même phénomène a lieu pour les qualités morales et les
facultés intellectuelles, n’en conclura-t-on pas avec raison que les ins-
trumens internes de ces qualités et de ces facultés sont également différens
et indépendans les uns des autres?
L’on ne trouvera aucun animal, par exemple aucun chien, aucun
cheval, qui possède au même degré toutes les qualités et toutes les
facultés propres à leur espèce. L ’un de mes chiens est extrêmement bar