
ses parties. Déjà les anciens, lorsqu’ils vouloient représenter un homme
doué à un haut degré 'des facultés intellectuelles les plus nobles, lui
donnoient une tête très-relevée dans sa partie antérieure, parce que
c’est dans la partie antérieure supérieure de la tête que les facultés
supérieures de l’ame ont leur siège : (comparez le crâne, pl. XXX,
d’un homme à grands talens, avec les crânes d’imbéciles) , cités
ci-dessus; en cela, ils étoient apparemment guidés par l’observation.
Représentoient-ils un athlète, un Bacchus, un Silène, etc. ils pla-
çoient toutes ses facultés dans la partie postérieure de la tête et dans
la nuque. Comme j’ai déjà traité cette matière ailleurs, et que par la
suite je la développerai dans tous ses détails , je ne m’y arrête pas davantage
dans ce moment.
Cinquième preuve.
La manifestation des qualités morales et des facultés intellectuelles,
devient possible aux mêmes époques où le développement des parties du
cerveau a lieu. Dans des enfans nouveaux-nés on ne distingue que sur
peu de points les fibres de la substance blanche. C’est la substance
gélatineuse, dite substance corticale grise, qui domine absolument.
Dans un âge si tendre l’enfant est incapable de penser; la vie animale,
en lui, est encore presque inerte; il ne jouit que de la vie organique.
Peu à peu les fibres blanches se montrent partout plus distinctes ; et
les facultés intellectuelles commencent à se manifester dans les mêmes
proportions. C’est entre l’âge de vingt et quarante ans que le cerveau
acquiert tout son développement, et c’est à cette époque aussi que les
qualités morales et les facultés intellectuelles ont acquis toute leur énergie.
Après l’âge de cinquante ou de soixante ans, le cerveau perd ordinairement
mentales, je montrerai que les parties antérieures inferieures du cerveau
ont les fonctions que je leur attribue ici, et que les parties antérieures supérieures,
au contraire, sont destinées à réfléchir, à comparer, à juger.
peu à peu de sa turgescence, et finit par diminuer dans sa substance.
Les facultés baissent , et se perdent presque tout à fait, jusqu’à ce
qu’enfin, dans l’âge de la décrépitude, il ne reste plus qu’apathie et
démence.
Puisque le développement des qualités morales et des facultés
intellectuelles suit pas à pas le développement du cerveau ; puisque ces
facultés dépérissent dans la même proportion que l’encéphale se dégrade
, le cerveau doit être nécessairement l’organe de l’ame.
Sixième preuve.
Il est des cas où la nature fait exception à sa marche accoutumée;
quelquefois les facultés intellectuelles se manifestent dans toute leur
force dès l’enfance. Dans quelques individus ce développement
précoce paroît s’étendre à toutes les facultés ; dans d’autres il est restreint
à une seule. D’un autre côté, l’on connoit des exemples d’individus
qui paroissoient imbéciles jusqu’à douze ou quatorze ans, et qui
cependant, après cette époque, non-seulement se sont développés,
mais sont devenus des hommes distingués. Comment expliquer ces
phénomènes?
Le développement du reste du corps n’est dans aucune proportion avec
celui de 1 intelligence; les prodiges sont au contraire presque toujours
des enfans dune foible complexion. Les sujets doués d’un génie particulier
pour une partie , pour la musique , les mathématiques , etc.,
se distinguent rarement au physique d’autres individus du même âge.
Il nen est pas de même du développement du cçrveau. Le déve-
oppement précoce des facultés intellectuelles, marche toujours de
front avec un développement précoce de l’encéphale; aussi ces enfans
remarquables ont-ils toujours la tête très-grosse. Les observations que
j ai eu 1 occasion de faire pendant une longue suite d’années, m’ont
convaincu que lorsqu’il n’y a qu’une faculté prématurément développée,
1 organe de cette faculté se trouve développé dans les mêmes proportions.
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