
hommes et les femmes doues d’un système nerveux trop irritable, ne
trouvent dans leurs rêves qu’obstacles et contrariétés , et éprouvent
sans cesse des peines et des angoisses. L ’on rêve que l ’on est mort d’une
inflammation d’entrailles, et l’on se réveille avec des tranchéeà. Ces
rapports entre nos rêves et nos organes sont constatés pas des milliers
d’exemples; il en résulte par conséquent une nouvelle preuve que
l’ame n’agit point indépendamment du corps?
8°. Tout ce qui change sensiblement, ou ajfoiblit, ou irrite l ’organisme
, et surtout les systèmes nerveux, produit aussi des altérations
considérables dans I exercice des facultés spirituelles.
On a toujours remarqué qu’une croissance trop prompte, ou qu’un
développement trop rapide des organes , affoiblit leurs fonctions
spéciales. C’est surtout ce qui arrive dans les années climatériques
ou périodes de développement dont les médecins et les physiologistes
devroient apprécier l’importance. L’esprit, le corps, tout souffre
alors à la fois. On n’est capable d’aucune application soutenue ,
et l’instruction se trouve comme arrêtée dans ses progrès. Cet état ne
cesse qu’au moment où l’intervalle consacré à cette époque de développement
a été pleinement franchi; et l’on reconnoît facilement que
cette crise est passée , parce qu’aussitôt les facultés intellectuelles
reprennent toute leur énergie.
D’un autre côté, les organes intellectuels se développent - ils de
trop bonne heure, et sont-ils maintenus dans une trop grande activité,
il en résulte assez fréquemment l’épuisement incurable et la paralysie
les cas où le foetus a une position irrégulière, peut-on reconnoître à la forme
plus ou moins pointue ou arrondie du ventre, si l’on doit espérer un garçon
ou une fille? Les oeufs fécondés mâles sont plus pointus, et les oeufs fécondés
femelles plus plats à leur extrémité, parce que la partie postérieure de l’animal
qui, dans l’oeuf couvé, se trouve au sommet; est plus ronde et plus élargie
dans les femelles, et plus comprimée dans les mâles. Cela posé, l’on demande
si une semblable différence de configuration qui a lieu dans le bassin de
l'homme et de la femme, existe aussi dans les foetus mâles et femelles, et peut
donner une forme plus élargie ou plus pointue au ventre de la mère ?
de ces organes ; et c’est par là que des génies précoces deviennent presque
toujours des sujets médiocres , et même des imbéciles si l’épuisement
a été porté à son plus haut degré. Nous avons déjà dit que les facultés
intellectuelles qui sont débiles chez plusieurs enfans, surtout dans ceux
qui ont des amas d’eau dans les cavités du cerveau, se fortifient et se
développent souvent d’une manière très-avantageuse, lorsque le cerveau
a acquis sa croissance complète et sa consistance.
Dans les animaux et dans l’homme déjà formé, les organes du corps
sont encore soumis à différentes périodes d’une activité tout - à - fait
différente, suivant que ces organes se développent ou diminuent par
l’influence des saisons, de la température, de la nourriture, surtout
par l’influence des lois propres à l ’organisme, ou bien suivant qu’ils
sont plus ou moins irrités par une affluence plus ou moins forte des
fluides. Yoilà pourquoi l’on voit se manifester et disparoître à différentes
époques les aptitudes industrielles , et les penchans des animaux , par
exemple, le penchant à procréer, à chanter, à bâtir, à émigrer, à
s’isoler ou à se rassembler en troupes, à amasser des fruits, etc. Il en
est de même des dispositions de l’esprit de l ’homnïe, et surtout de la
femme. Ces dispositions sont sujettes à des altérations périodiques plus
ou moins longues. Malebranche 1 nous fait remarquer qu a des époques
différentes le même objet ne nous fait pas éprouver les mêmes
sensations, et qu’on en porte des jugemens différens. L ’objet est resté
le même, mais nos organes ont éprouvé quelque altération. Combien
notre manière de sentir et de penser ne diffère-t-elle pas dans le moment
où les sens sont échauffés, et quelques instans après quand on est plus
calme, ou que les sens sont satisfaits? Quelle influence puissante n’exercent
pas sur nos penchans et nos facultés, sur notre volonté et notre
jugement, les diverses affections, telles que la colère, la haine, la
jalousie, l’abattement, la tristesse, le chagrin, la frayeur, l’envie,
l’inquiétude, la peur, la compassion, le désir, la joie? Qui peut
méconnoître l'influence de l’approche ou de la présence des évacua-
• L. c. 9 T. I , p. i5y.