
dure-mère très-adhérente au crâne ; épanchement purulent dans toute
l ’étendue de la duplicature des deux lames de la pie-mère, pénétrant
les sinuosités des circonvolutions, et jusque dans les ventricules— »
« La substance grise du cerveau étoit décolorée, molle et presquefluide
dans quelques points. La substance blanche offroit lemême état, surtout
dans les ventricules latéraux.......'■ » •
Dans le Dictionnaire des sciences médicales , article démence,
M. Esquirol récapitule les phénomènes observés dans les autopsies Cadavériques....
■ « Le crâne, dit-il, est souvent épais, tantôt éburné,
tantôt diploïque, très-souvent injecté; il est plus rarement mince , et
alors quelquefois injecté; son épaisseur est variable dans différentes
régions...... La dure-mère est souvent adhérente , soit à la voûte, soit
à la base du crâne, quelquefois épaisse; fréquemment ses vaisseaux développés,
injectés. La face interne de la dure-mère est enduite d’une
couche membraniforme, comme si la fibrine du sang épanché s’ étoit
étendue en forme de membrane sur la face interne de la dure-mère ;
presque toujours entre l’arachnoïde et la pie-mère , se trouvent des
épanchemens séreux ou albumineux, qui recouvrent et effacent presque
les circonvolutions. Les épanchemens à la base du crâne sont ordinaires,
ils ont lieu presque toujours dans les ventricules du cerveau.... »
Après avoir rapporté quelques autres altérations, tant des ventricules
que des méninges, M. Esquirol ajoute :
« Aces lésions générales qui n’apprennent rien relativementàla cause
et au siège delà démence, j’ajoute quelques altérations particulières,
' Ibid., p. 12, i3 et 14. „ Ce qui rend surtout ces faits très-remarquables»,
ajoutent les rédacteurs , « c’est que malgré l’altération profonde du cerveau ,
de ses membranes et de toutes leurs dépendances, aucun symptôme extérieur
n a pu faire soupçonner la nature du mal, pendant toute la vie des malades ».
Si ces messieurs sappliquoient à approfondir la doctrine contre laquelle ils
croyent devoir se déclarer dans toutes les occasions, ils seroient moins souvent
dans le cas de combattre contre des moulins à veut.
~ Dictionnaire des sciences médicales, T. VIII, p. 290 — 292.
quoiqu’elles ne prouvent pas davantage, puisqu’elles se sont rencontrées
chez des individus affectés ou de paralysie, ou de convulsions
et que loin d’être constantes, elles sont très-rares ».
Après avoir relaté toutes ces altérations, il continue ainsi :
« Les lésions du conduit alimentaire sont nombreuses, mais rarement
primitives ; elles sont presque toujours symptomatiques de la
phtisie pulmonaire, du scorbut ; elles ne sauroient indiquer le siégé'
de la démence, comme on l’a faussement avancé de nos jours.,.,,, »
" Nous devons conclure de ces recherches, 1°. que les altérations
qu’on observe chez les insensés, dans le cerveau et ses dépendances,
se retrouvent sur des sujets qui n’ont donné aucun signe de délire-
2°. que les altérations organiques de l’encéphale appartiennent à la
paralysie ou aux convulsions plutôt qu’à la démence. Ainsi les ouvertures
de corps qui ont si souvent éclairé la médecine sur le siése
des maladies, n’offrent dans celle-ci aucun résultat satisfaisant pour la
connoissance du siège et des causes du délire des insensés ».
« Si l ’on demande quel est le siège de la démence g je répondrai
qu’il m’est aussi inconnu que celui du délire en général. Tout indique
dans cette maladie l’affaissement, le collapsus de l’encéphale, mais
rien ne nous fait connoîtrè si cet état est causé par l’engorgenmnt du
système vasculaire cérébral, ou par la diminution même des forces
vitales de l’organe de la pensée. L ’ouverture des corps ne nous apprend
rien à cet égard; toutes les altérations organiques du cerveau ou de
ses dépendances, appartenant moins au délire qu’à ses complications
Je possède un grand nombre d’observations d’anatomie pathologique
qui, comparées avec l’histoire de la maladie, prouvent que la démence
pré-existoit à toute lésion organique de l’encéphale ; que lorsque la lésion
organique a eu lieu, elle s’est manifestée par des convulsions ou la paralysie,
qui sont venues compliquer la démence ».
Les autopsies cadavériques de M. Esquirol décèlent des vices organiques
dans le cerveau des aliénés bien plus souvent que M. Pinel n’en admet • et
cela parce que nos découvertes ont rendu ce médecin attentif à bien des circonstances
qui lui a voient échappé. M. Esquirol, cependant, voudroit