
Des Jonctions que Von a coutume d attribuer a lame.
Pour préparer le lecteur à l’examen de la question : dans quel sens le
cerveau est-il l ’organe de l’ame? je dois commencer par faire l’énumération
des fonctions que l’on a coutume d’attribuer à l’ame, et par les
distinguer de celles qui ont lieu sans sa participation.
Tous les phénomènes qui dans les plantes ou dans les animaux ont lieu
sans sensation , sans apperception, sans conscience ou sans sentiment
de sa propre existence, sont des phénomènes de la vie organique, automatique
, végétative. La fécondation, le développement, la croissance,
la nutrition, les sécrétions, etc., etc., sont des fonctions de la
vie purement organique, automatique, végétative. ‘
Le premier phénomène de la vie animale , c’est la perception d’impressions
qui viennent soit du dehors, soit du dedans. La faculté de
percevoir (la sensibilité) est la moins élevée de toutes. Elle est commune
à tous les systèmes nerveux, du moins en tant que les nerfs font
pour le cerveau l’office de conducteurs; et dans chacun de ces systèmes
elle est modifiée différemment.
La faculté des mouyemens volontaires avec réaction, avec Conscience,
occupe la seconde place dans l’ordre des fonctions de la vie animale.
C’està tort que quelques physiologistes ont donné le nom de mou-
yemeps volontaires à des mouvemens de la vie automatique, ( comme
au mouvement péristaltique, à la systole et la diastole). Pour distinguer
cette dernière classe de phénomènes , qui ne sont dus qu’à l’irritabilité
et dans lesquels il n’y a rien de volontaire, de ceux où il y a volonté
et conscience, je me sers, pour les mouvemens produits par l ’irritabilité
de la dénomination spontanéité automatique, et pour les mouvemens,
soit volontaires, soit exécutés seulement avec conscience, de la dénomi-
■ Voy. T. I. sect. III , Différence de la vie automatique et de la vie
animale.
nation spontanéité animale, mouvemens animaux volontaires,faculté
des mouvemens animaux volontaires.
Les fonctions des cinq sens occupent le troisième rang dans les fonctions
de la vie animale.
Le rang le plus élevé appartient aux appétits, aux instincts, aux
aptitudes industrielles , aux penchans, aux affections, aux passions ,
aux désirs, à la volonté, à la faculté intellectuelle et à toutes les
facultés ; enfin, à tout ce qui tient aux facultés intellectuelles et aux
qualités morales,
Donc toutes les fonctions qui sont accompagnées de conscience et
de perception, la sensation la plus.simple, comme l’opération la plus
compliquée de l’entendement, rentrent dans la sphère d’activité de la
vie animale, et doivent être considérées comme des phénomènes auxquels
l’ame prend plus ou moins de part, '
Peut-on considérer le cerveau comme T organe de toutes
les opérations de la vie animale ?
■. Je ne comprends sous la dénomination de cerveau ou d’encéphale,
ni la moelle épinière, ni les nerfs des sens; et c’est en prenant l’expression
cerveau ou encéphale., dans cette acception restreinte, que je
demande si l’on est autorisé à soutenir avec M.; Sômmerring, que le
cerveau est la partie du corps où se produit la conscience ou la sensation
, tant des objets qui existent dans notre corps même, que des
objets extérieurs, c’est-à-dire que c’est la partie où parviennent toutes
les sensations, où elles sont conservées, et comparées, et où naît tout
mouvement volontaire , ou bien si le cerveau est l’instrument exclusif
de toute sensation, de toute pensée, de toute volonté? On peut
alléguer de très-bonnes raisons.en faveur de cette opinion ; et l’on peut la
combattre par des gisons peut-être tout aussi bonnes. Comme nos con-
■ Différence de la vie automatique et de la vie animale. T. I, in-f°,, p. 57 ■
in-4»., p. 7g,
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