dernier, en s’épanouissant dans la membrane pituitaire , prend le
caractère d’un organe olfactif complet.
Plus la nature veut rendre parfait un organe quelconque, plus aussi
les appareils de renfort de cet organe sont considérables, nombreux
et parfaits.
Chez la plupart des mammifères, la substance grise, placée à la surface
antérieure-inférieure du cerveau, est beaucoup plus épaisse que chez
l’homme, et forme une couche bien plus étendue.; elle couvre en entier
la partie antérieure-inférieure des lobes moyens, et la partie inférieure
des lobes antérieurs ; dans tous les points de cette couche naît,
chez les mammifères, un nombre de fibrilles nerveuses infiniment plus
grand que chez l’homme. Le bulbe placésurl’os criblé, est également beaucoup
pluseons.idérable chez eux; c’est pour cela que, dans ces animaux,
le nerf olfactif, déjà plus fort, en reçoit des filamens nerveux plus
nombreux, et devient, par-là,.capable de s’épanouir en une membrane
pituitjire plus étendue.; c’est-à-dire de constituer un organe olfactif
bien plus parfait.
Les appareils fondamentaux et essentiels sont cependant les mêmes
chez les mammifères et dans l’homme. Par conséquent, nous devons
trouver partout une moelle allongée, un ganglion cérébral (pont de
VaroleJ, des couches optiques, des corps striés, un corps calleux, etc. ;
mais ces parties, suivant qu’elles donnent naissance à des organes plus
ou moins parfaits, sont elles-mêmes plus ou moins grosses et plus ou
moins parfaites. Voilà pourquoi le ganglion cérébral (pont de Varole),
les couches optiques, les corps striés, sont beaucoup plus gros dans
l’homme, que chez le cheval et le boeuf. Voilà encore pourquoi, chez
ces animaux, les hémisphères sont beaucoup plus petits que dans notre
espèce ; car les hémisphères ne sont que les produits des appareils
générateurs, et des appareils de renfort que je viens de nommer.
Lors donc qu’il est question de comparer, dans les animaux et dans
l ’homme, la structure du cerveau, en tant qu’il est l’assemblage des
organes des facultés intellectuelles et des qualités morales, il ne faut pas
avoir égard seulement au nombre des appareils générateurs des organes,
mais encore à la plus ou moins grande perfection des organes eux-mêmes.
C’est en partant de ce point de vue , que l’on se convaincra, combien le
cerveau humain est plus parfait que celui des animaux, surtout par ces
parties affectées aux qualités morales et aux facultés intellectuelles supérieures;
20. M. Portai, pour ne pas se voir obligé de reconnoître au moins le
cervelet et le cerveau pour deux organes différens, et de rendre par-là
hommage à la pluralité des organes, soutient que l’une et l’autre de
ces parties ont les mêmes fonctions, et que l’une peut remplacer l’autre
en cas de maladif. « Ne sont-elles pas, dit-il, l’une et l’autre pourvues
« de substance corticale, et de substance médullaire ? ne sont-elles pas
" arrosées par les mêmes vaisseaux? »
Réponse.
La moelle épinière et tous les nerfs des sens sont composés de substance
corticale et de substance médullaire, ( de fibrilles médullaires ou
nerveuses); à raison de cette composition, ni la moelle épinière, ni
les nerfs ne devroient donc avoir de fonctions propres et particulières
à remplir ; ces systèmes devroient non-seulement pouvoir se remplacer réciproquement
l’un l’autre, mais ils devroient pouvoir remplacer encore
tant le cerveau que le cervelet. Si, comme l’admet M. Portai, le cervelet
remplace le cerveau, dans le cas de maladie, à quelle fin sont-ils là tous
les deux dans 1 état de santé ? Il est vrai que les organes de la vie animale
sont doubles, c est-à-dire qu’il existe deux parties congénères , une de
chaque coté; il existe deux nerfs olfactifs congénères , deux nerfs auditifs#
ongénères, deux hémisphères congénères, tant du cerveau que
du cervelet : mais nulle part nous ne voyons une partie, non congénère
à l’autre, la remplacer dans ses fonctions.
3°. Buffon soutenoit que 1 on ne trouve aucune différence entre le cerveau
d’un imbécile et celui d’un homme jouissant de toutes ses facultés
intellectuelles, et que, par conséquent, l’on ne peut point admettre que
les différentes facultés de l’homme intelligent dépendent de la perfection
de son cerveau.