
tions périodiques, telles que les menstrues, les hémorrlioïdes, etc. ;
l ’influence de la grossesse, celle des évacuations retenues , des sécrétions
supprimées 5 celle de la nourriture, de la digestion, de 1 évacuation
immodérée de la semence, du lait, du sang; celle de tout ce
qui épuise les forces, comme les longs jeûnes , les veilles prolongées,
une conteution d’esprit trop soutenue et trop uniforme? Qui
peut nier l ’influence d’un changement considérable et prochain
dans la température , surtout à l’approche d’un vent violent ou
d’un orage ; celle de la castration, des maladies des testicules, de la
matrice et des autres viscères, l’influence des inflammations et des
suppurations en général, des inflammations du cerveau en particnlier,
de ses abcès, de ses blessures et de ses ébranlemens; celle des poisons
assoupissans et irritans; celle de la rage, de:s vers, etc. ? Enfin qui peut
ignorer l’influence qu’ont sur nous les sensations agréables et ce charme
que l’on trouve dans les objets qui nous environnent, tels qu’un ciel
pur, un beau climat, etc.; celle de la musique, de la danse, de la
tranquillité de lame?
Toutes ces causes et beaucoup d’autres produisent les changemens 1 es
plus étonnans dans l ’exercice de nos facultés morales et intellectuelles,
et cependant elles n’agissent immédiatement que sur notre organisme.
Ne faut-il pas en conclure que si, dans certains cas,ces mêmes causes ont
pour résultat les penchans les plus extraordinaires, tels que la lascivité
la plus effrontée, un désespoir qui se refuse à toutes les consolations ,
la fierté la plus arrogante , la méfiance la plus ombrageuse ? et même
une propension à commettre des actes criminels , c’est que le principe
de tous ces penchans est inhérent à notre nature, et que la force avec
laquelle ils se manifestent a sa source dans notre organisation ? f
; Nous citerons, quand l’occasion s’en présentera, dés exemples de
tous ces phénomènes; nous nous bornerons, pour le moment, aux faits
suivans. Le père Mabillon n’avoiteu,dans son enfance, que les facultés
les plus bornées; mais, au milieu de sa médiocrité, il reçut à la tête
une blessure des plus fortes, et dès ce moment il déploya des talens
supérieurs. On nous a parlé, dans nos voyages, de deux jeunes gens
très-connus, à qui la même chose est arrivée. L ’un d’eux, jusqu’à sa
treizième année, n’avoit pu réussir à rien. Il tomba du haut d’un escalier
, se fit plusieurs trous à la tête, et, après sa guérison, il poursuivit
ses études avec la distinction la plus marquée. L ’autre, âgé de quatorze
à quinze ans , donnoit également peu d’espérance. Il tomba, à Copenhague
, du quatrième étage d’un escalier, e t, depuis cette chute, il
déploya de grandes facultés intellectuelles. Ce changement ne fut pas le
seul. On ne lui avoit connu jusqu’alors aucune mauvaise qualité, et,
après la même chute, il manifesta un très-mauvais caractère qui, par
la suite, le fit chasser d’un poste éminent, et confiner dans une prison
’. Nous eonnoissons une fille, âgée de neuf ans, dont la tête a reçu
un coup au côté droit. Depuis lors, elle se plaint d’une douleur quelle
ressent au côté gauche de la tète, et qui correspond avec l’endroit où
le coup a porté. Peu-à-peu son bras droit s’est affoibli, et s’est presque
paralysé ; sa mâchoire inférieure tremble sans cesse, et elle est fréquemment
attaquée de convulsions. Mais, d’un autre côté, ses facultés
intellectuelles ont acquis un degré peu commun de vigueur; et quoiqu’elle
ne soit que dans sa onzième année, les traits de son visage et
sa conduite singulièrement posée, la feraient prendre pour une femme
entièrement formée.
Haller parle * d’un idiot qui, ayant reçu une forte blessure à la tête
eut du bon sens tant que la plaie dura ; mais qui retomba dans l’imbé-
cflité, aussitôt que sa blessure fut guérie. Le même phénomène a eu
lieu bien souvent pour les autres organes. Haller rapporte encore qu’un
malade, attaqué d’une inflammation à l’oeil, acquit par-là une telle
énergie dans l’organe de la vue, pendant le cours de sa maladie, qu’il
pouvoit voir pendant la nuit. lien est ainsi de tous les organes inertes,
et de ceux dont le développement est défectueux ; l’irritation en développe
ou augmente beaucoup les facultés. Le rapport de tous ces
1 Ce fait nous a été communiqué par M. le baron Lützow, grand-maréchal
de 1& cour de Mecklenbourg-Schwerin.
• Phys., T. IV, p. 393.