
gneux;il ne caresse personne, mais il n’a pas le moindre goût pour la
chasse, pas le moindre penchant à tuer un animal quelconque. Un
autre, dont j’ai déjà parlé plus haut, n’a pas t!e plus grand plaisir que
de tuer; mais, hors le cas où il se voit attaqué, il vit en paix avec tous
les autres chiens. Une chienne sans courage, sans instinct pour la chasse,
sans aucun sens des localités , accable tout le monde de caresses, et
montre un amour extrême pour ses petits. Tous les connoisseurs de
chevaux remarquent les mêmes différences chez ces animaux, et les
personnes qui ont 1 occasion d’observer les singes, les oiseaux, etc.,
trouveront chez chaque individu des degrés différens dans la manifestation
des qualités et des facultés propres à l'espèce.
Comme les qualités etles facultés de l’homme sont très-nombreuses,
le différent degré des qualités et des facultés dans le même individu
est aussi plus sensible. Certains enfans sont imbéciles sous beaucoup
de rapports ; mais malgré cela, ils ont beaucoup d’astuce, beaucoup de
disposition pour le, dessin, pour la musique, etc. Que l’on se rappelle
ce que j’ai dit plus haut sur l’imbécillité partielle. Les premiers talens ,
pour une partie, je le répète, sont quelquefois pour tout le reste, les
hommes les plus insignifians : qui ne connoit des mathématiciens, des
musiciens, des mécaniciens, des poètes, qui se trouvent dans ce casîï
Les personnes douées d’une mémoire extraordinaire , d’un esprit très-
caustique, manquent souvent de jugement et de bonhomie. Les hommes
courageux sont souvent peu circonspects.
Ces différens degrés des dispositions primitives s,e remarquent non*
seulement quant aux facultés ou qualités particulières, mais elles se
rencontrent souvent dans des divisions entières et considérables du
cerveau, en tant que ces dernières, en général, ont acquis un développement
avantageux ou défavorable, tandis que d’autres divisions principales
de l’encéphale se trouvent dans un état opposé. Dans la section sur
les dispositions innées, j’ai établi cinq divisions fondamentales; les
qualités morales etles facultés intellectuelles, selon qu’elles sont communes
à 1 homme et à quelques espèces d’animaux, ou exclusivement
particulières à 1 homme, selon que ce sont des sentimens ou des facultés ,
selon qu’ils appartiennent à une classe supérieure ou inférieure, se rapportent
à des'parties cérébrales d’un certain ordre principal, de façon
que, par exemple, l’on peut sans crainte de se tromper , chercher les
qualités et les facultés communes aux anirrfaux et à l’homme, dans les
parties postérieures-inférieures et moyen nés-latérales du cerveau, et
celles exclusivement particulières à l’homme, dans les parties cérébrales
antérieures-supérieures. Delà, il s’ensuit que lorsque les organes de la
partie postérieure-inférieure de la tête, sont éminemment développées,
et que ceux de la partie antérieure-supérieure se trouvent comprimés
les inclinations* animales doivent avoir le dessus. Tout le contraire
a lieu, lorsque les parties-cérébrales antérieures-supérieures ont
acquis ün haut degré de développement, tandis que les parties in-
férieures-postérieures ne sont que ïbiblement développées. Lorsque ces
parties sont les unes et les autres développées à un haut degré, les dispositions
qui leur correspondent, se trouvent à-peu-près en équilibre.
Si le cerveau tout entier étoit une seule masse homogène, ne faudroit-
il pas que tous les individus possédassent toutes les qualités et toutes les
facultés au meme degrei* Comment, si le cerveau étoit un organe unique
, et si par consequent la cause organique, pour chacune de ces manifestations,
étoit la meme, la différence des dispositions innées seroit-elle
possible chez les animaux ou dans l’homme ? Mais si différentes sections
du cerveau sont destinées à differentes séries de sentimens et d’idées -
si chaque partie cérébrale différente correspond à une faculté distincte
tout dépend du different degré de développement qu’ont acquis certaines.
sections du cerveau, ou certaines parties cérébrales particulières,
du différent degré d’activité dont ces sections ou ces parties sont douées.
t y
Objection.
« Le cerveau, dit M. Rudolphi, peut être plus propre à certaines
manifestations d’activité qu’à d’autres , à raison de sa constitution primitive,
soit organique, soit chimique, etc. Lorsqu’une personne s’est
appliquée à une partie, au point de s’y rompre par une longue habitude’,