
que l’on droit de ces prétendus faits contre la doctrine, que le cerveau
est l’organe de l’ame , se trouvent anéanties
Sur les prétendus cerveaux ossifiés ou pétrifiés, avec lesquels, à ce
qu’on prétend, la manifestation des facultés intellectuelles continuait
complètement d’avoir lieu.
On compte les cerveaux ossifiés et pétrifiés au nombre des phénomènes
les plus propres à combattre la doctrine, que le cerveau est l’organe
de l ’ame. On nous a montré, à Vienne, à Leipzig, à Amsterdam,
à Cologne , à Paris, de semblables ossifications, et toujours dans l’intention
de combattre ma doctrine.
Partout on cite le cerveau ossifié d’un boeuf que Duverney présenta
à l’Académie des sciences de Paris’ , et l’on soutient avec Dumas, que
comme, suivant le témoignage de Duverney, le boeuf avoit conservé
toutes ses facultés, ce cas réfute complètement la physiologie du
cerveau.
. En dernier lieu encore, il a été beaucoup question d’une ossification
semblable que MM. Giro et Moschetti, munis d’attestations écrites,
vouloient à toute force faire passer pour un cerveau ossifié ; et ces
messieurs témoignent leurs regrets de ce que ce fait détruit la doctrine
des fonctions du cerveau 3. , r . ;
M. Albert a vu encore un cerveau converti eu une substance éburnée'*,
qui avoit été donné par un bouclier au célèbre Deyeux. M. le doc-
‘ Je me propose de traiter plus à fond des épanchemens cérébraux, dans un
ouvrage particulier.
a Acta acad. Regiæ scientiar. iyo3, p. 51/{.
3 Gazette de Santé, n°. XXXII, 1809, n novembre.
4 Ibidem 1811, n°. II, premier janvier p. 3.
teur Albert, aussi, garantit que cette masse osseuse est véritablement
un cerveau ossifié. On a recueilli soigneusement tout ce qui a quelque
Rapport à l ’ossification de l’encéphale, et l’on y a attaché une grande
importance , précisément parce qu’on est dans une erreur complète sur
toute cette matière.
Ces masses osseuses ne sont pas aussi rares qu’on le croit communément;
mais ellps ne sont pas non plus aussi communes que M. le docteur
Marie Samt-Drsin s’efforce de le prouver. A l’occasion du cerveau
petnfié mentionné par MM. Giro, Moschetti et Ultini, il cite la
Ifièse de,M. Jægerschmid ; mais excepté un seul cas que l’auteur ne cite
meme quen passant, et d’après Duverney, il n'est question dans cette
These d aucun exemple de soi-disant cerveau pétrifié. MM. de Horn,
Botall, Môgling et Scheid, cités par Jægerschmid, ne parlent que
de petits osselets qui se rencontrent fréquemment dans les méninges,
et M. Marie Saint-Ursin cite çes osselets comme autant d’exemples de
cerveaux pétrifiés !
Le prétendu cas où la substance corticale étoit ossifiée, et où, au
milieu de çette ossification, on auroit trouvé tout lé reste du cerveau
dans 1 état naturel, na jamais existé; il ne s’est même jamais présenté
de cas qui ait pu faire illusion à l’observateur le plus superficiel.
Tous les cerveaux pétrifiés que l’on prétend avoir vqs jusqu’ici,
n étoient et ne sont que des excroissances osseuses à la surface interne
du crâne, qui peu à peu refoulent le cerveau, sans cependant le détruire.
Ces excroissances, quelquefois, ne se forment qu’à l’une des
parois du crâne , quelquefois uniquement à la paroi externe , d’autres
fois elles se forment aux deux parois ; alors elles s’élèvent en dehors,
autant qu elles plongent en dedans. C’est le cas d’un crâne dont Pierre
f rank a fait cadeau à 1 université de Çoettingue. On conserve, à l’École
de Medecine de Paris , unicrâne semblable;son excroissance en dehors,
ainsi que celle en dedans, figure une corne de deux à trois pouces de
long , sur un pouce d’épaisseur.