
existerait. Les parties que Duverney soutient être le cervelet et le processus
vermiforme, n’ont pas la moindre ressemblance avec ces
parties; Duverney a même cru trouver le processus vermiforn\e et la
glande pinéale dans une région du cerveau opposée à celle où la nature
les a placées ; et l ’Académie a laissé passer tout cela !
Duyerney croyoit que ces excroissances osséuses étoient extraordinairement
rares , et qu’il n’en existoit pas d’autre échantillon connu
que celui qu’il possédoit lui-même. Valisneri, pour combattre cette
opinion, en cite cinq qu’il a tous fait graver; il eut soin encore de faire
graver un véritable cerveau de boeuf, à côté-du prétendu cerveau
ossifié de Duverney, pour faire bien ressortir la différence.
L’on conçoit comment MM. Giro, Moschetti et Ultini, se sont imaginé
avoir trouvé le centre ovale. Que l’on scie ces excroissances osseuses
dans telle direction que l’on voudra, on trouvera toujours les surfaces
intérieures d’un blanc d’ivoire, c’est-à-dire à-peu-près de la même
couleur qu’offre un cerveau coupé dans la partie que Vieussens appelle
le centre ovale.
Quant à l’état de santé des sujets qui ont dans la tête des excroissances
osseuses, il est vrai que les hommes, aussi bien que les animaux,
peuvent vivre pendant des années avec de semblables excroissances,
et jouir de l’exercice de différentes fonctions; on a cependant observé
dans tous les cas connus les symptômes qui résultent d’une forte
pression sur le cerveau. Dans tous ceux cités par Yalisneri, non-seulement
les animaux étoient maigres, mais toutes leurs fonctions se trou-
voient affoiblies.
Si cette pression extraordinaire peut être supportée si long-temps,
il faut, à ce qu’il paraît, l’attribuer à la formation lente de ces excroissances
Les cerveaux ossifiés ne doivent donc leur existence qu’à l’igno-
‘ M. Fodéré émet l’opinion vraiment originale, que l'intégrité des facultés
d’un boeuf qui a une ossification dans le cerveau, prouve la grande prééminence
du système nerveux de l’homme, sur celui des animaux.
rance et à l’amour du merveilleux des observateurs qui prétendent
les avoir découverts ; et les objections contre la doctrine, que le
cerveau est l’organe de l’ame, fondées sur ces ossifications, ne méritent
pas la moindre attention.
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