
sensations , des penchans et des facultés intellectuelles, dans l’état de
santé, est le sommeil. Pendant sa durée, le cerveau prend de nouvelles
forces , et, au réveil, les fonctions del’ame se font avec énergie et facilité.
Si quelques organes cérébraux irrités par une cause quelconque
sur la constitution physique et morale des enfans? Jusqu’à quel point la même
cause agit-elle pendant la grossesse? Le degré plus ou moins considérable de
force physique, ou un système nerveux plus actif, peuvent-ils être considérés,
en général, comme des causes pour lesquelles les enfans tiennent plus dun
parent que de l’autre ? Quel est en cela l’effet de la différence de l’âge des père
etmère, de leurs occupations physiques ou intellectuelles, modérées ou excessives,
enfin de leur nourriture? Est-il indifférent que l’enfant soit conçu peu
avant ou peu après l’époque des menstrues? La structure de la matrice ou la
position du foetus ont-elles quelque influence sur les talens de l’individu ? Enfin
sait-on quel est le résultat du mélange soit des différentes espèces, soit de leurs
variétés ?
L’intérêt et l’amour de la science ont fait faire des expériences précieuses et
importantes sur les animaux domestiques. Mais comment faire des expériences
sur l’homme?Toute étude, à ce sujet, se borneroit à des observations, et celles
qu’on a faites jusqu’à présent sont en petit nombre. Il est difficile que les gou-
vernemens , et queles particuliers même prennent cetobjet en considération,
quoiqu’il ne puisse pas être indifférent de savoir si 1 on aura une postérité saine,
ou infirme, spirituelle ou sans talens. Il faudroit des expériences infiniment
multipliées pour résoudre de semblables problèmes. Mais les rapports de1 toute
sorte sont trop compliqués dans l’homme, pour qu’on soit bien certain des
expériences, et qu’on puisse découvrir la vérité.
Quoique la philosophie de l’espèce humaine ne pût que gagner beaucoup à
ces recherches, l’attention de quelques écrivains s’est portée seulement sur
la manière de pouvoir procréer des garçons ou des filles. Mais 1 on ne pourra
dire que des frivolités sur ce sujet, tant que les expériences et les observations
n’auront pas été extrêmement multipliées. Nous allons encore présenter
quelques questions sur cette matière : Dans quelles circonstances l’homme et
les animaux engendrent-ils plus de mâles que de femelles ? Pouvons-nous au
moins faire une règle, de ce que nous avons communément observé chez les
animaux, savoir que les mâles jeunes, vigoureux et ardens ont procréé avec
des femelles qui réunissent les mêmes qualités, un nombre à-peu-près égal de
petits de chaque sexe , et ont engendré plus de mâles avec des femelles foibles
sont mis en action, pendant que l’action des autres est suspendue, il en
résulte des idées et des sensations partielles qui sont les rêves. La nature
de ces rêves est presque toujours un résultat de certaines causes matérielles.
L’homme jeune et sain rêve d evénemens gais et agréables; les
et âgées? Nous avons encore observé que les mâles âgés , et les hommes vieux
et épuisés parles maladies, les passions et l’étude, engendrent plus de femelles
et de filles, que de mâles et de garçons. Dans quelles circonstances les premières
naissances donnent-elles plus de filles, ou doivent-elles faire espérer plus de
garçons ? Dans les mariages féconds, les derniers enfans sont-ils plus souvent
des garçons ou des filles? La conception dans la première moitié des vingt-huit
jours a-t-elle quelque influence sur la procréation d’un garçon, et celle qui a
lieu dans la seconde moitié influe-t-elle sur la procréation des filles ? Faut-il
plus de temps, pour qu’uu garçon vienne à terme, qu’il n’en faut pour une
fille ; et seroit-ce-là ce qui pourroit fournir la solution de la question précédente
? La dernière question est-elle résolue absolument par la naissance des
jumeaux dont l’un est un garçon et l ’autre une fille, et tous les deux à terme,
ainsi que par la génération et la naissance de plusieurs petits des deux sexes
chez les animaux? Puisque le coq féconde à-la-fois par un seul acte plusieurs
oeufs des deux sexes, peut-on supposer, malgré cela, dans le mâle une cause
particulière qui détermine tel ou tel sexe?
Moïse a prescrit aux femmes accouchées un terme de trente-trois jours de
purification pour un garçon, et de soixante-six pour une fille ' ; ce précepte est-il
fondé sur quelque phénomène naturel ? Que peut-on conclure de ce que, chaque
annee, dans la première couvée des oiseaux et dans la première portée des
lièvres, etc., il y a ordinairement plus de'mâles, et de ce que dans la dernière
il y a plus de femelles? Pourquoi, dans certaines saisons, et dans certaines années,
les naissances donnent-elles plus de garçons que de filles, et vice versa? Quelle
conséquence peut-on tirer de ce que la plupart des monstres sont du sexe
féminin? Pourquoi chez les animaux qui portent plusieurs petits à-la-fois, ou
qui pondent plusieurs oeufs de suite durant quelques jours, le premier né est-
il le plus souvent une femelle, et le dernier un mâle ? La cause en réside-t-elle
dans l’acte de la génération, ou dans le temps qu’il faut à un oeuf fécondé pour
être détaché de 1 ovaire, ou dans l’ordre suivant lequel les oeufs mâles et
femelles arrivent à leur point de développement ? Le sexe est-il déterminé
dans 1 instant de la fécondation, ou l’est-il antérieurement dans l’oeuf? Excepté
» bernique X I I , 4-5.