
Neuvième preuve.
D’où vient que d’ordinaire la femme possédé certaines qualités et
certaines facultés à un degré plus éminent que lhomme, tandis que
l’homme l'emporte sur la femme sous le rapport d’autres qualités et
d’autres facultés ? D’où vient que des individus et des nations se distinguent
d’autres individus et d’autres nations par une différence marquée
de leur caractère moral et intellectuel ? D’où vient que souvent les
garçons héritent des' qualités et des facultés de la mère, tandis que les
filles héritent de celles du père ? Comment peut- on reconnoître du
premier coup-d’ceil cette différence des qualités et des facultés là où elle
existe ? Pour être en état de répondre à ces questions et à d’autres du
même genre, il faut connoître les différences qu’offre la structure du
cerveau; plus tard je décrirai ces différences; je développerai les indications
quelles fournissent, et je répondrai aux questions ci-dessus, de
manière âne laisser rien à désirer à mes lecteurs. Or, la possibilité de
répondre à ces questions suppose encore que c’est dans le cerveau qu’il
faut chercher la cause de toutes les qualités morales, et de toutes les
facultés intellectuelles.
Dixième preuve■
Pourvu que le cerveau reste intact, toutes les autres parties peuvent
être affectées de maladie , ou détruites isolément ; la moelle épinière
même peut, à une certaine distance du cerveau, être comprimée ou
viciée, sans que les fonctions de l ’ame en souffrent immédiatemfiit, ou
cessent d’avoir lieu. L’on voit Quelquefois dansla rage et dans le tétanos,
lorsqu’il est causé par des blessures , les facultés intellectuelles et
les qualités morales, exister dans toute leur plénitude jusqu’à la mort,
quoique tous les systèmes nerveux, autres que le cerveau, soient affectés
de la manière la plus violente. J’aurai occasion, plus tard, de
discuter l’influence des maladies des viscères sur le cerveau.
Onzième preuve.
Si, au contraire, le cerveau est comprimé, irrité, lésé ou détruit,les
fonctions intellectuelles sont modifiées et dérangées en totalité ou en
partie, ou meme, elles cessent tout-à-fait. L’homme qui éprouve ces
accidens, s’endort /devient insensible, stupide ou fou ; une inflammation
cerebrale produit la phrénésie ou la stupeur. Si le vice de l’encéphale
disparoit, si Ion fait cesser la pression, si l ’on évacue le sang
extravasé ou le pus, si l’inflammation cérébrale se calme, la connois-
sance et la faculté de penser renaissent, et quelquefois même instantanément
'.
Ces considérations sont de la plus haute importance pour l’art de
de guérir, surtout lorsqu’il est question de juger les maladies mentales;
comme elles me fournissent, en même temps, l’occasion de rectifier
1 incertitude qui existe dans les ouvrages des médecins et des physiologistes
, sur le siège de la démence, je m’y arrêterai, et je me prévaudrai
surtout des exemples où l’on ne peut admettre aucune influence des
viscères sur le cerveau, et qui par conséquent fixent irrévocablement
nos idées sur le siège du dérangement des fonctions des qualités morales
et des facultés intellectuelles.
Hildanus rapporte l’exemple d’un garçon de dix ans, dont le crâne
avoit été déprimé par un accident; comme il ne se manifesta pas de
symptômes particuliers, on ne porta aucun remède à la dépression.
Cependant, cet individu qui avoit d’abord montré les dispositions les
plus heureuses , perdit peu à peu la mémoire et le jugement; il devint
complètement stupide , et resta dans cet état jusqu’à sa mort, qui
arriva à quarante ans.
Un autre garçon, âgé de près de neuf ans, fut attaqué d’un violent
mal de tête accompagné de fièvre; on se trompa probablement sur la
cause de sa maladie; il en guérit peu à peu, mais très-imparfaitement
M. Sômmerring a allégué déjà nne partie de ces preuves, J. c.p. 5yt.
JI.