
nisation cesse à la mort. Yoilà quelle est la véritable définition d’un organe ;
mais elle ne peut s’adapter au fatras de M. Gall, puisqu’il seroit obligé,
de dire que, les prganes posés, leur action particulière l’est également,
ce qui anéantiroit la liberté de l’homme ».
Réponse.
L ’erreur de M. le professeur Ackermann est facile à saisir. Elle dérive
de la fausse définition qu’il donne de l’organe. Si l’organe et la représentation
réelle de sa faculté sont une même chose, les organes ne sont donc
rien, à moins que leurs facultés ne se manifestent. Sans mouvement, il
n’y aura pas de muscle, pas de nerf, pas d’os; sans langage, point d’organe
de la parole; sans vue, point d’oeil; et l’homme.étant composé d’une
grande quantité d’organes, sera obligé, pour n’en perdre aucun, de les
tenir dans une activité continuelle et simultanée. M. le professeur sait
pourtant fort bien qu’il ne peut, en même temps, goûter, flairer, écouter,
regarder, tâter, courir, chanter, parler, manger, penser, juger, vouloir,
etc. Sa définition de l’organe est donc absurde. Nous appelons un
organe une condition matérielle qui rend possible l’exercice ou la manifestation
d’une faculté. Or, d’après cette définition, on conçoit fort bien
qu’à la vérité, tant que les facultés sont unies au corps, nul exercice de
faculté n’est possible sans organe ; mais que l’organe peut exister sans que
la faculté à laquelle il est affecté soit mise en exercice.
Objection,
« §. 70. M. Gall cherche à éluder cette difficulté, en disant qu’il n’y a,
dans l’homme, que des dispositions à l’action. Mais en s’expliquant ainsi,
il s’engage, sans s’en apercevoir, dans un labyrinthe d’où il ne pourra
s’échapper sans renverser entièrement l’édifice de sa doctrine.
« §.7 1. Qu’est-ce que c’est qu’une disposition ? La condition matérielle
sans laquelle les fonctions de l’ame sont impossibles. Nous voulons
bien accorder que M. le docteur Gall ne parle ici que des fonctions des
organes de l’ame , mais je demande : La disposition est-elle la seule condition
matérielle de la manifestation des facultés de l’ame? Si l’on répond
à cette question par l’affirmative, j’en conclus nécessairement que la disposition
posée, sa manifestation l’est également et coexiste avec elle ».
Réponse.
Cette seconde objection de M. Ackermann dérive encore d’une confusion
d’idées. Une disposition , suivant notre manière de voir , est sans
doute une condition matérielle qui rend possible la manifestation d’une
faculté, et c’est pour cela que, sans disposition , il ne peut y avoir de
manifestation de faculté. Le monstre acéphale est dépourvu de toutes les
dispositions de l’esprit et de l’ame; aussi lui est-il impossible de manifester
aucune des propriétés de ce genre. Mais la simple disposition n’est pas,
pour cela, la seule condition de la manifestation des facultés; car chaque
organe, par cela seul qu’il existeroit, devroit manifester continuellement
sa faculté. L’oiseau a des ailes, et l’oiseau ne vole pas toujours, etc.
Objection.
« §. 72. Si la disposition n’est qu’une des conditions requises pour la
manifestation des facultés, je demande quelles sont les autres conditions
qui doivent exister, pour que la manifestation des facultés en résulte?
M. le docteur Gall n’a pas répondu à cette question. Mais remplissons
les laeunes qu’il a laissées, et nous verrons où nous conduit ce raisonnement.
Supposons que l’organe ou la disposition no soit qu’une condition
extérieure de la manifestation des facultés, il faut qu’il y ait encore une
condition intérieure, savoir,ou l’influence de l’organe de l’ame, ou bien
1 ame elle - même, qui , conjointement avec la condition extérieure ,
engendre la faculté , ou plutôt la manifeste ; alors il est évident que cette
condition, pour que la faculté se manifeste, doit se trouver à chaque instant
en raison inverse de la force de l’organe physique ; c’est-à-dire, lorsque