
que leur souvenir soit honoré en embaumant leurs corps, ou en mettant
leurs cendres dans des urnes, ou en les déposant sous des tertres.
13°. Nous espérons qu’on ne voudra pas alléguer les prétendus phénomènes
du somnambulisme magnétique, pour en conclure que la manifestation
des propriétés de l ame est indépendante de l ’organisation. Il
faudrait commencer par démontrer, avant d’arriver à cette conséquence,
qu’à un degré quelconque du sommeil magnétique 1 ame est séparée du
corps, et que l’action de l’une est entièrement affranchie de l’influence
de l’autre. Or si cela étoit, pourquoi les magnétiseurs n’obtiennent-ils
plus aucun phénomène lorsqu’ils agissent sur les enfans, les fous et les
idiots ? Nous renvoyons nos lecteurs à ce que nous avons dit, à ce sujet,
dans le premier volume de notre ouvrage,p. 147. Aussi long-temps que
les somnambules ne découvriront pas dans l'anatomie, dans la physiologie,
dans l’hygiène et dans les autres branches de la médecine,des choses
qu’on ait jusqu’à présent ignorées ; aussi long-temps, par exemple, qu’ils
ne nous donneront pas une idée précise de la rage, et qu’ils n’indiqueront
pas un remède contre cernai; aussi long-temps qu’ils ne nous apprendront
pas une manière certaine de guérir la peste, le cancer, etc., les
Pezolt, les Wienhold, les Heineken, les Mesmer, les Puységur nous
pardonneront de croire que le somnambulisme est une simple irritation
ou exaltation des organes de l’ame; et nous continuerons de soutenir
que l ame ne peut pas être indépendante de son enveloppe matérielle,
tant que dure l’union mystérieuse de ces deux substances.
i 4p. Une foule de livres contiennent des rêves sur l’état naturel de
l’homme, et sur la multitude de bonnes et de mauvaises qualités qu’il
n’a acquises , dit-on, que par la vie sociale. On suppose qu’il a été fait
pour la solitude ; qu’il a agi contre sa propre nature, lorsqu’il s’est
réuni à d’autres individus pour former une famille , une peuplade,
une nation; et que, de ces nouveaux rapports auxquels il n’étoit pas
destiné, sont venus tous les vices et toutes les vertus qu’il n’auroit
point acquis dans son état naturel d’isolement. Mais ce ne sont là que
de vaines opinions.
En faisant exception des idiots, nous demandons en quel lieu et à
quelle époque l’homme a vécu isolé ?'Aussi loin que l’on puisse remonter
dans l’histoire , nous voyons l’espèce humaine réunie au moins en
familles; or des familles, quoique dispersées dans les forêts , n’en forment
pas moins une vraie communauté et un petit peuple. Les hommes
, dans tous les lieux et dans tous les temps, se sont réunis les uns
aux autres; il faut croire, par cela seul, qu’ils ont été destinés à la vie
sociale ; car s’il n’y eussent pas.été appelés par le créateur, ce ne sont
pas des motifs calculés ou raisonnés qui Les auraient portés à se réunir.
Sont-ee des motifs semblables qui rassemblent en troupes les corneilles,
les oies, les moutons et les singes? Dès qu’un animal ou l’homme devoit
vivre en société, les qualités en vertu desquelles la société peut exister
ont dû tenir à l’organisation de l ’homme et de cette espèce d’animal ;
chaque individu ai du être calculé pour l’ensemble de la société; et,
par la même.raison, les inclinations, les penchans, les facultés de
chaque abeille, de chaque fourmi, de chaque chamois, de chaque
homme ont dû siaccorder avec un but commun. L ’établissement des
sentinelles parmi les outardes, la direction du troupeau par le chamois
Conducteur qui se met de lui-même en tété du troupeau, les travaux
communs, mais partagés entre divers individus, parmi les abeilles et les
fourmis , les secours mutuels que se donnent les cochons et les chevaux
contre les attaques extérieures, la direction d’une troupe d’oies sauvages,
toujours formée en triangle quand elle vole ; toutes ces propriétés
ont été données à ces animaux en même temps que' l’instinct social.
Il en est de même de l ’homme; sesi qualités ont été calculées pour la
société : cest pour cela, que les phénomènes- que l’on observe dans
des peuples, entiers., ne: sont pas plus l'effet du hasard , que les phénomènes
qui ont lieu dans chaque homme en particulier. Toujours
et partout, les mêmes vertus et les mêmes vices, les mêmes pen-
ehans et lies mêmes facultés ont existé dans l’espèce humaine. Nous ne
connoissons aucun Grime contre lequel on ne trouve pas de loi dans la
bible ; et, dans les temps les plus éloignés , la calomnie, le mensonge,
le vol, 1 usure, l’inceste, l’adultère , le viol, le meurtre s’étoient déjà
répandus sur la terre comme un torrent. Nous ne voyons de même