
s etoit flatté d’avoir trouvé, dans la différente grosseur des corps quadrijumeaux
, chez les frugivores et chez les carnivores, l’explication des
deux instincts : de se nourrir de plantes , ou d’animaux
M. Dégérando espère tout aussi peu que Haller , van Swieten
gj Procliaska , que 1 on puisse jamais déterminer avec .certitude
les organes des différentes facultés intellectuelles; mais il admet, cependant
une différence essentielle entre les différentes fonctions, et voici
comme il explique l’association des idées : « Un ébranlement, dit-il ,
qui a eu lieu dans un organe, se communique à un second organe ou
à plusieurs autres, et va y réveiller les impressions qui y étoient déposées
». Par conséquent, ce métaphysicien admet différens organes
pour les différentes facultés intellectuelles.
M. Sômmerring croit, à la vérité , que ce que l’on a dit sur le siège
de l’apperception, de la réflexion, de la méditation, du sens commun,
des instincts , des passions , du jugement, etc., se réduit en partie à-
des hypothèses ; mais malgré cela, il regarde comme probable que
certaines espèces d’idées sont conservées dans certaines cases particulières
du eerveau; en un mot, que des facultés distinctes occupent
dans le cerveau des régions distinctes.
Tous ceux enfin quiplacentles différentes facultés intellectuelles et les
qualités morales, les passions, lespenchans,les instincts, etc., en partie
dans le cerveau, en partie dans certains nerfs ou dans certains viscères ,'
dans le sang ou dans le tempérament, admettent, par cela même,
une pluralité d’organes pour les facultés intellectuelles et morales.
Ackermann , qui fait des sorties si violentes contre Cette pluralité
des organes, s’efforce cependant de prouver qu’il doit exister certaines
régions du cerveau où les impressions sont conservées, et il croit que
ces parties sont les soi-disant couches optiques; outre Cet organe inférieur
de l’ame, il en admet, avec Platner, un autre, d’un ordre plus'
relevé, dans lequel a lieu la comparaison des impressions, et la pensée ;
■ Leçons, d’Anatomie comparée, T. II.
* Des signes, ou l’art de penser, T. I , p. 57- ;
ce dernier organe est, selon lui, la prétendue moelle des hémisphères.
Dans le même passage, il attribue les mêmes fonctions à son organe
inférieur, ce qui rend les hémisphères inutiles.
« De nos jours, disent MM. Bérard et de Montègre, que les méthodes
expérimentales et d observation se sont perfectionnées, et qu’on ne se
livre pas aisément aux hypothèses., on croit qu’il existe divers organes
dans le cerveau ; on admet la chose comme démontrée; mais on pense
généralement qu’il n’est pas possible de désigner ces organes particuliers;
tel est l’avis des plus grands physiologistes de l’Europe, Sômmerring,
Prochaska r Mayer, etc., tous admettent la réalité de l’organologie ; ils
hésitent seulement quand il s’agit de désigner les organes » ‘.
Mais si tous les physiologistes admettent la pluralité des organes,
pourquoi la plupart d’entre eux, et nommément MM. Bérard et de Mon-
tègrè, se révoltent-ils contre la doctrine qui enseigne eeïte pluralité?
Si , comme nous venons de le- voir ci - dessus- ' r les phénomènes
journaliers ont fait pressentir cette pluralité aux plus grands
physiologistes , pourquoi aucun d’entre eux n’a - 1 - il découvert
un seul de ces organes? Cette pluralité est-elle une chimère comme
quelques-uns, trompés par la circonstance, qu’aucun physiologiste n’a
trouvé ces organes, et séduits par des rêves métaphysiques, l’ont soutenu?
ou bien, tous les savans auroiéni-ils suivi une fausse route ? ’
Daus le troisième volume de cet ouvrage, je prouverai quéffec-
tivement tous les savans se sont trompés de route, et j’indiquerai
dans un chapitré particulier, les moyens que j’ai mis en usage
tant pour déterminer celles des facultés intellectuelles et des
qualités morales pour lesquelles il faut chercher des organes
particuliers, que pour fixer le siège de ces organes. Ici, je m’impose
la tâche, non pas comme l’ont fait mes prédécesseurs, d’avancer
d’après des aperçus vagues et des hypothèses gratuites-, qu’il peut
exister dans le cerveau, des organes pour les différentes facultés,
* Dictionnaire des Sciences médicalesart-Cranioscopie. XVII-, p. 5o5 et 5ot>_
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