
moins que ces lois sont compatibles avec la destination du cerveau ,
qui est plus étendue , plus relevée , et qui va toujours en s ennoblissant.
Il résulte de ce que nous avons dit sur les fonctions des systèmes
nerveux, des ordres inférieurs, que leur sphère d’activité est trop bornée
pour leur attribuer aucune des fonctions que l’on a coutume de désigner
par le nom de fonctions supérieures de l ’ame. Ainsi, depuis long-temps ,
on a dû vivement éprouver le besoin de chercher une autre condition
matérielle de ces fonctions. Or dans quelle partie a-t-on pu la supposer
de préférence, si ce n’est dans le système nerveux mis par la nature
dans une relation si manifeste avec les propriétés de l’esprit et de
Famé; c’est - à - dire dans le cerveau? C’est de la recherche et de la
démonstration de cet objet que nous allons nous occuper. '
Nous adopterons ici la même marche que nous avons suivie en exposant
l’anatomie du cerveau, avant de traiter de sa physiologie. No-ua
partirons encore du point où nos recherches nous ont fait arriver..Des
découvertes physiologiques préalables nous avaient amenés aux principes
d’après lesquels le s systèmes nerveux dévoient être examinés; et
d’après la marche de nos études , c’étoit la physiologie dn cerveau qui
avoit précédé sa coünoissance anatomique. Mais pour nous conformer
à l’ordre naturel, en vertu duquel la formation des organes précède leurs
fonctions, il a fallu, avant de parler des fonctions dti cerveau, traiter
de la structure de cet organe. C’est de la même manière que dans nos
recherches physiologiques nous n’avons fait d’abord que des observations
isolées, mais leur nombre n’a cessé de s’accroître; nous les avons ensuite
comparées entre elles sons les rapports les plus multipliés, en séparant
toujours avec soin celles qui' offroient de la disseinblahce, et en réunissant
celles qui présentoient de l’analogie ; enfin nous avons saisi et
mis en ordre les conséquences qui en résultaient, et nous les avons
élevées au rang de principes. C’est par l’exposition de ces principes que
nous allons commencer la physiologie du cerveau. Cette méthode nous
a semblé la meilleure pour convaincre de la vérité de notre doctrine
lés penseurs les plus profonds et les plus sévères..
• Nous aurions tort de commencer par les conséquences que non*
avons tirées de nos observations, si ces conséquences ne pouvoient
être prouvées que par les observations particulières que nous avons
faites. Mais on peut encore les démontrer toutes par les lois générales
de la pensée et du raisonnement. Si l’on ne découvre les principes
généraux qu’à l’aide de phénomènes particuliers, il en faut accuser la
foiblesse de l’esprit humain, qui n’est guère provoqué à la réflexion
que par des faits singuliers. D’ailleurs chaque phénomène n’étant possible
que par les lois générales, rien ne prouve mieux la justesse d’un
principe posé que de le trouver fondé sur ces lois générales et confirmé
par chaque phénomène en particulier. Nous réservons, pour le troisième
volume de cet ouvrage, cette dernière manière de prouver la
vérité de nos principes'. Dans ce second volume, nous nous bornerons
à établir ces principes comme hase de notre doctrine par des observations
et des raisonnemens indépendans des preuves que nous fourniront
les découvertes que nous avons faites sur les facultés particulières et sur
leurs organes.
Quoiqu’au premier aperçu ce sujet paroisse borné et aride, il
fournira une source abondante d’instruction, quand on l’aura examiné
sous toutes les faces. Nous ne prendrons pas seulement en considération
les démonstrations qui impriment à la doctrine des organes le