
d’annoncer tout haut la vérité Les apôtres et les pères de l’église ont
regardé l’-ignorance comme la source de tous les maux “.
On doit dire, à l’honneur du siècle où nous vivons, que la plupart
des états se distinguent en établissant d’excellentes écoles. En plusieurs
endroits même on donne aux adultes qui ont été négligés , la même
instruction qu’aux enfans. On a fondé des écoles pour former des instituteurs.
On rappelle aux personnes qui veulent se marier ce qui convient
à l’éducation physique et morale des enfans, et les devoirs du mariage.
Nous rangeons parmi ces bonnes institutions toute espèce d’instruction
qui a lieu soit par la prédication et le catéchisme dans les églises, soit par
les livres que rend agréables et faciles à comprendre un bon choix de
maximes et d’histoires appropriées à la position du peuple.
Ce n’est pas ici le lieu de décrire tous les établissemens utiles que nous
avons vus. Mais nous ne pouvons nous empêcher de donner à M. Bærens
de Copenhague, ce respectable philanthrope, un témoignage de notre
vénération. Cet homme bienfaisant a fondé deux excellentes maisons
d’éducation, où les enfans de la classe la plus pauvre sont admis. Ils y
sont non-seulement instruits gratuitement comme dans les cinq autres
.écoles publiques de Copenhague; ils y sont aussi nourris. Le matin, en
entrant dans l’école, il faut qu’ils se lavent et se nettoyent-, ensuite on les
fait déjeûner, puis on leur donne des leçons de lecture, d’écritnrè et de
diverses connoissances pour lesquelles ils ont de l’aptitude. Dans les
momens de récréation, ils s’exercent à des jeux gymnastiques. Après cela,
on enseigne aux garçons des métiers et des arts mécaniques, et on instruit
les filles à la couture, à la broderie et aux différens ouvrages domestiques.
Le soir, on les renvoie après les avoir fait manger. Le produit de
leur travail appartient à l’établissement. Les malades sont soignés gratuitement
par le docteur Wendt. Que de bienfaits ne produit point cette
institution ! Elle est un moyen aux pauvres parens de se livrer à leurs 1
1 St. Marc, I V , 21-23, et S. Jean, X I , g-io.
3 Tout mal vient de deux sources, d’ignorauce et de foiblesse, St. Augustin,
Iw. de la foi, c. 32.
occupations, dont ils ne sont plus détournés par le soin de leurs enfans
Ceux- c i, d’un autre côté, sont accoutumés à la propreté, à l’ordre à
l’économie, au travail et à la vie sociale ; on forme leurs qualités morales
et intellectuelles; on cherche même, par des cantiques édifians , par la
musique, etc., à donner plus de délicatesse à leurs sentimens.
En général, tous les établissemens où les individus qui sont dans le
besoin trouvent du travail, méritent aussi les plus grands éloges ; mais
s’il n’existe pas préalablement chez ces individus une habitude de gagner
honnêtement leur vie, le but de ces institutions n’est atteint qu’en partie.
En effet, ou ces individus ne se rendent pas dans ces maisons de travail,
on bien la police est obligée d’employer des moyens coercitifs pour les
arracher à l’oisiveté. Les règlemensles plus sages ne peuvent pas toujours
avoir une influence suffisante, parce que les hommes adonnés à la fainéantise
trouvent sans cesse une infinité de subterfuges pour échapper aux
mesures de l’administration la mieux intentionnée.
Nous sommes aussi persuadés que, dans beaucoup de cas, on doit se
borner à commander ou à défendre au peuple ce qu’il doit ou ne doit pas
faire. Mais, quant à l’homme qui a reçu une éducation préalable, il tient
généralement une conduite mieux réglée, et se conforme avec moins de
répugnance aux lois de la société. Voilà pourquoi nous voyons que l’autorité
joint à certaines ordonnances les motifs qui les lui ont suggérées,
parce qu’alors, aux yeux mêmes de celui à qui elles sembleroient gênantes
et arbitraires, toute apparence de contrainte disparoît.
Application de nos principes à F homme, considéré comme
objet de correction et de punition.
L’ordre naturel de nos idées nous conduit aux principes d’après lesquels
les institutions de correction et de punition doivent être établies et dirigées.
Comme nous admettons des pencbans innés, dont l’abus entraîne
au mal, quelques-uns de nos adversaires nous ont imputé de détruire
parla la culpabilité des vices et des crimes. Nous les avons déjà réfutés