
Réponse.
J’engage le lecteur à réfléchir sur ce flue j’ai d it , 'Sect. V . , sur
l'imbécillité et sur l’état du cerveau etdu crâne des imbéciles; ce que j y
allègue, réfuie complètement l’opinion de Buffon. Du reste, Malacarne a
observé aussi que cbezlespersonnesdouées de facultés distinguées, toutes
les parties cérébrales sontbien plus caractérisées, et que les facultés intellectuelles
et les qualités morales se trouvent toujours être dans la
même proportion que la perfection du cerveau. Que l’on compare
le cerveau PI. VIII, dans lequel les circonvolutions sont amples
et bien développées, avec celui PL IX , où elles sont petites et
resserrées.
Seconde preuve anatomique.
L ’analogie qui existe entre l’organisation du cerveau et celle des
autres systèmes nerveux, prouve que le cerveau est composé de
plusieurs organes.
Le système nerveux de la vie végétative ou automatique, la moelle
épinière ou les instrumens du système nerveux des mouvemens volontaires
, les systèmes nerveux des organes des sens, sont composés
chacun d’organes particuliers, qui président à un viscère particulier,
à un mouvement volontaire particulier, ou à un sens particulier.
Chacune de ces subdivisions a son origine, ses appareils de renfort,
son épanouissement final dans un viscère,dans un ou plusieurs muscles,
dans un organe extérieur des sens ’. Au moyen de cet arrangement,
chaque système nerveux particulier a sa fonction propre, et aucun de
ces systèmes ne peut être remplacé dans ses fonctions par un autre ’. 1
1 Voy. T. I , p.3i2 et suiv., la description du cerveau.
* Ibidem, chapitre sur la différence des nerfs, p. 127.
La même loiprésideà l’arrangement du cerveau. Les circonvolutions
sont l’épanouissement des fibrilles cérébrales et des faisceaux fibreux.
Les circonvolutions , en tant qu’elles constituent un organe, reçoivent
leurs fibrilles de différentes régions et de différens appareils de renfort
par exemple des soi-disant couches optiques, des soi-disant corpsstriés,
ou de différens points de ces parties '.
Dans le premier volume ■ , nous avons indiqué plusieurs des
faisceaux nerveux , dont les renforcemens et les épanouisse-
mens forment les circonvolutions des hémisphères, et nous les
avons fait graver PL IV , i-c., Pl. V I , i-c. m m. Au surplus, toutes
les lésions du cerveau ne manifestent pas leur effet du côté opposé,,
comme il arrive pour la lésion des parties qui sont la continuation
des corps pyramidaux; il faut en conclure que les parties encéphaliques
n’ont pas toutes la même origine, ou, en d’autres termes,
qu’il existe des parties cérébrales dont les fibrilles s’entre-croisentà leur
origine, et qu’il en existe d’autres dont les fibrilles ne s’entre-croisent pas.
Cette coïncidence de la structure du cerveau avec celle des autres systèmes
nerveux, prouve clairement que la natnre, en formant le cerveau,
a eu l’intention de créer plusieurs organes, tout comme elle a eu ce
but en formant les subdivisions dans les autres systèmes nerveux.
Objections.
« Les parties cérébrales, dit M. Budolphi, ne sont pas assez dissem-
« blables entr’e lles, pour qu’on puisse regarder chacune d’elles
« comme un organe particulier; toutes sont formées des mêmes subs-
« tances, distribuées seulement un peu différemment; toutes ces parties
« sont étroitement unies , même celles situées dans l’intérieur du
« cerveau. La glande pinéale, par exemple, et les corps striés diffèrent
« très-peu. On voit toujours les mêmes substances seulement ré-
1 Ibidem.
' Page 271.
II.