
activité, sans avoir reçu la moindre impression du dehors. Les rêves,
la manie, etc., en fournissent des exemples.
Rien ne s’oppose donc plus à induire de l’analogie qui existe entre
la structure du cerveau et celle des autres systèmes nerveux, qu’il
y a pluralité des organes cérébraux.
Troisième preuve anatomique.
Les différences les plus marquées de la structure de l’encéphale, chez
les différens animaux, correspondent à des différences marquées dans
ses fonctions.
Chez les animaux, le cerveau n’est guère composé que des parties
situées vers les régions latérales et postérieures du crâne. Voilà pourquoi
leur tête recule immédiatement au-dessus des yeux. Ce n’est
qu’aux espèces les plus nobles que la nature a donné des parties cérébrales,
situées vers la partie antérieure inférieure; ce qui fait que
ces espèces , comme certains singes et certains chiens, ont plus ou
moins de front. L’homme étant doué de parties encéphaliques antérieures
supérieures considérables , son front se bombe immédiatement
au-dessus des yeux, les dépasse en avant, et s’élève dans une direction
plus ou moins perpendiculaire.
Or, il est certain que les qualités communes à l’homme et aux animaux,
ont leur siège dans les parties latérales et postérieures de la tête,
et, à proportion que les animaux ont reçu en partage quelques parties
encéphaliques antérieures inférieures, ils jouissent aussi de quelques
facultés intellectuelles ; mais il n’y a pas d’animal qui soit doué de
parties cérébrales situées dans la partie antérieure supérieure, et supérieure
postérieure du frontal; aussi n’en existe-t-il point qui soit
doué des facultés attachées à ces parties, qui jouisse de la raison,
et qui soit susceptible de moralité et d’idées religieuses.
Toutes les fois que les deux sexes de la même espèce offrent des différences
marquées dans leurs penchans et leurs facultés, la forme de
leur encéphale diffèjje d’une manière tout aussi marquée. Le cerveau
de la femme est, d’ordinaire, moins développé dans ses parties antérieures
supérieures; voilà pourquoi les femmes, communément, ont
le front plus étroit et moins élevé que les hommes. Les parties cérébrales,
au contraire, qui déterminent l'amour pour les enfans ou les
petits, sont, d’ordinaire, bien plus développées chez les femmes, et les
femelles en général, que chez l ’homme et les mâles des animaux.
, Ces faits prouvent, jusqu’à l’évidence, que les différentes parties cérébrales
sont affectées à des fonctions différentes, et que, par conséquent,
le cerveau est composé de plusieurs organes '.
Pi "euves physiologiques.
PREMIÈRE PREUVE.
Dcms tous les êtres organisés, des phénomènes différens supposènt
des appareils différens ; donc, les différentes fonctions de l ’ame et
de l ’esprit supposent également des organes différens dans le
cerveau♦
Dans les plantes, les différentes propriétés résultent de la différence
des parties constituantes , de leur différent mode de mélange
, et de la différence des formes. 11 y a autant de diversité et de
variété dans les formes des parties d’une plante, qu’il y a de fonctions
à remplir par cette plante.
La même loi se trouve eneore appliquée dans le règne animal. Là
aussi, chaque phénomène différent est produit à raison de conditions
' En traitant des organes en particulier| je prouverai chacune des assertions
que je viens d’avancer ici. Du reste, plus l’on compare la composition de l’encéphale
des différentes espèces d’animaux, plus on trouvera de preuves à
l’appui de mou assertion. Mais l’exposé de ces recherches demanderoit un
volume.