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idées intermédiaires, ensorte que le malade déraisonne, parce gu il
n’a pas assez de forces pour être raisonnable » ’ a
« Le délire, surtout dans les vésanies , pervertit toujours nos affections
morales *.
Je finis en observant qu’il m’a été- impossible de trouver dans les
articles rédigés par M. Esquirol , rien qui pût faire soupçonner, ni de
près ni de loin , qu’il existe des cas où une seule des facultés de l’ame,
admises jusqu’ici par les métaphysiciens, est individuellement et exclusivement
lésée.
Continuation et conclusion des objections.
M. Rullier, après avoir rapporté l’opinion de plusieurs philosophes,
sur le nombre des facultés intellectuelles, et des penchans, continue
ainsi :
« Ferons-nous remarquer, à cette occasion, qu’un pareil dissentiment
n’est guère propre à confirmer la doctrine particulière de M. Gall, touchant
l’admission qu’il fait des organes spéciaux des facultés intellectuelles
et des penchans P Avant, en effet, de déterminer ces instrumens
particuliers des propriétés fondamentales de lame, ainsi que les appelle
M. G all, il faudrait, sans contredit, qu’on pût s’entendre sur le nombre
et l’espèce de ces mêmes facultés. O r, dans une théorie de ce genre, il
n’est guère permis d’espérer que M. Gall puisse être plus heureux pour
déterminer les organes de ces facultés, que ses devanciers ne l ’ont été
pour fixer ces facultés elles-mêmes. Au reste, sans prétendre rien préjuger
à cet égard, ajoutons que notre estimable confrère, M. le docteur
Séné, a fait à MM. Gall et Spurzheim diverses objections contre la
spécialité des organes des facultés admises par ces savans. M. Séné croit
tout simplement, avec la presqu’universalité des physiologistes et des
philosophes, que le cerveau tout entier représente, dans la masse.de
' Ibidem, p. aûa.
* Ibidem, p. a53.
DU CERVEAU. 4 4 7
ses parties matérielles, l’instrument universel de lame. Il avance que
recourir à l’idée d’organes spéciaux propres à l’exercice de telle faculté
et de tel penchant, présente l’inconvénient de multiplier, sans nécessité,
et surtout sans preuves suffisantes, les rouages de la machine animale.
Nos lecteurs consulteront avec intérêt les excellentes remarques
que M. Séné a consignées à ce sujet à la suite de l ’analyse qu’il a fournie
de la partie publiée jusqu’ici du grand ouvrage cité de MM. Gall et
Spurzheim, Yoy. Bibl. médicale, T .X L I II , p. i 65 et suivantes » '.
Pour déterminer un certain nombre de puissances primitives et leurs
organes, il n’est nullement besoin de les connoitre toutes. Les naturalistes
ne trouvent pas d’inconvénient à déterminer plusieurs classes
espèces,et genres d’animaux, sans attendre qu’ils aient appris à connoitre
tous les animaux. La question de savoir si j’ai été plus heureux que mes devanciers
dansla détermination des forces primitives, tant chez les animaux
que dans l’homme, se résout en partie par ce que j’ai dit dans les sections
qui précèdent, et sera résolue complètement par ce que je dirai dans
le troisième et quatrième volume, des qualités morales et des facultés intellectuelles
fondamentales, ainsi que de leurs organes. Je vais mettre sous
les yeux de mes lecteurs, les excellentes remarques de M. Séné, pour
les satisfaire complètement, eux, et les adversaires de l’organologie.
Objection.
M. Séné dit : « i°. Un résultat constant du défaut d’exercice, c’est de
plonger les organes dans l’atrophie, et de les rendre désormais inhabiles
à remplir leurs fonctions. Comment les organes des penchans et des dispositions,
qui, depuis la création de 1 homme, sont demeurés dans un
repos complet, parce que les choses auxquelles ils s’appliquent, n’ont
ete connues que très-tard, ou meme sont encore ignorées; comment
dis-je, ces organes se sont-ils soustraits a la loi commune » a?