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Lorsque l’on ouvre ces tètes, il en sort toujours une eau limpide ;
mais si après la mort, de semblables cerveaux; ont été transportés çà
et là , et remués beaucoup | ou bien que le sujet étoit mort depuis
Sir E. Home a-t-il l’intention de s’approprier la découverte du déplissement
dés hémisphères du cerveau ?
Plusieurs années avant que j’entreprisse mes voyages commencés en i 8o5,
j’ai démontré, à Vienne, dans me* leçons à de nombreux auditeurs de toutes
les nations , le déplissemcnt du cerveau. En i8o5 , nous le démontrâmes dans
les plus fameuses universités de rAllemagne, en Danemark, en Hollande, en
Suisse, etc.; et enfin en 1807, à Paris : Sir Home n’en n’auroit-il pas été instruit?
Ma découverte a fait trop de sensation pour que cette supposition soit admise*
Notre Mémoire à l’Institut, et le rapport de cette société sur ce mémoire, est
de 1808, notre réponse à ce rapport, de 1809 î celte réponse a été envoyée à la
Société royale de Londres, la même année. En 1810, le premier volume de
notre grand ouvrage, contenant l’anatomie du cerveau, a été vendu à Londres
même, et dans ce volume, il est dit expressément comme dans notre mémoire
présenté à l’Institut, et dans notre réponse, que c’est l’observation des hydrocéphales
qui m’a conduit à la découverte du déplissement. Enfin, M. le docteur
Spurzheim a fait, devant la Société de Médecine et de Chirurgie de Londres ,
la démonstration de la structure et du déplissement du cerveau, avant que Sir
E. Home lut son mémoire à la Société royale.
Sir Evrard Home n’a donc pu ignorer ma découverte; quel motif a-t-il de
se l’attribuer?
M. Sommerring, pour me priver de l’honneur de ma découverte , prétend
qu’elle est déjà ancienne. Dans un mémoire intitulé : Academlcoe Annotationes
de cerebri administrationïbus anatomicis vasorumque ejui habicu, imprimé
dans le volume des mémoires de l’académie de Munich, pour 1808, il s’exprime
ainsi : « Non novam autem esse opinionem islam de cerebri plicata fabrica,
Jacobi Berengqri Carpensis verba satis superque probant ». « Anfracjus
« cerebri inquit ( commentaria super anatomia. Mondini Bpnoniæ, 1621 p. 4-31 ):
u Quos Aviçenna commissuras vocat, sunt certe pliche seu plicaturoe, vel cris-
« pitudines ,quæ sunt in parte exteriori substantif cerebri, sicutsunt plicaturæ
« et crispitudines in vestibus sericeis, laneis et lineis, non tolaliter ejctensis,
« sed circumvolutis nostris corporibus, quando non sunt totafiter exlensf, et
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plusieurs jours dans le ventre de la mère, comme c’étoit le cas de l ’hy-
drocéphale examiné par Lauffer, il n’est pas étonnant que l ’eau soit
trouble, et l’anatomiste peut être induit par là à croire qu’il y a dissolution
de la masse cérébrale.
Ainsi donc, tout ce que l ’on avoit dit relativement à l ’hydropisie
cérébrale, aux tètes sans cerveau , aux cerveaux détruits, désorganisés
et dissous, tombe entièrement, et par conséquent toutes les inductions
« ideo faciunt illas plicaluras. — Quarum aliquæ sunt parvæ, aliquæ .me-
« dioeres., aliquæ magnæ, et simili modo sunt in cerebro plicaturæ, qnas pli-
« caturas sequitur pia mater ad intra eas ». Hæc verba adeoluculenta videntur,
ut nullo commentario egeaut ».
« Cette opinion sur la structure plisséedu cerveau, n’est pas nouvelle, et les
expressions dont se sert Jacque Bérenger Carpi, le prouvent jusqu’à l’évidence
: k Les anfractuosités du cerveau, dit-il, qu Avicenne nomme commissures,
« sont certainement des plis oa des crispations qui existent dans la surface
« externe du cerveau, et elles ressemblent aux plis et aux crispations que
« contractent lesjétoffes de-soie, de lin ou de laine, qui ne seroient pas tout-à-
« fait tendues autour du corps, mais dont nous serions légèrement drappés, et qui
« par conséquent forment des plis, dont les uns sont petits, les au très médiocres,
ci d autres-enfin amples; c’est de cette manière que dans le cerveau il existe des
« plis que la membrane vasculaire suit dans leurs sinuosités ». Ces expressions,
je pense, sont tellement claires, qu’elles n’ont besoin d’aucune explication.
Carpi ne fait absolument que décrire les circonvolutions et les anfrac-
tuosisés du cerveau, telles qu’elles se présentent à l’oeil; il les compare à des
phs formés pardes,étoffes, comme d’autres les ont comparées à des intestins en
les appelant intestiniformes; dans tout le reste de l’ouvrage, il n’y a pas un mot
qui fasse présumer qu’il ait eu la moindre idée du déplissement du cerveau
comme je l’ai démontré. Certes, s’il eût fait une semblable découverte, il l’eût
exprimé en termes tellement clairs, que les anatomistes n’eüssent pas eu besoin
de lire mon ouvrage, et de voir mes démonstrations anatomiques, pour découvrir
des traces du deplissement du. cerveau dans le passage ci-dessus de
Carpi. Lorsqu ou ne peut pas nier plus long-temps une découverte bien constatée,
il ne reste plus dautre parti que de la disputer à son véritable auteur.
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