
3 6 6 ï Hï SIOLOGIE
lutions sont plus nombreuses et plus profondes encore que chez le
castor , le kanguroo, le chat, etc. ; et leur forme et leur direction
varient du tout au tout, selon l’espèce.
Chez tous les mammifères , le cervelet olfre encore, outre la partie
moyenne ou fondamentale, deux parties latérales, lesquelles, suivant
l’espèce, sont plus ou moins composées je t comme le soi-disant pont
de Varole, ou le soi-disant ganglion cérébral, c’est-à-dire les couches
transversales de faisceauxnerveux,nesont autre chose que la commissure
ou la jonction des deux parties latérales du cervelet, tous les ovipares
en sont privés, et tous les mammifères en sont pourvus.
Le nombre des parties intégrantes ou des circonvolutions du cerveau,
varie de même chèz les différentes espèces de mammifères : dans certaines
espèces, les lobes antérieurs des hémisphères sont applatis ou
rétrécis; chez d’autres, ces mêmes lobes sont plus larges ou plus.élevés ;
dans d’autres encore, les parties inférieures des lobes antérieurs manquent
presque tout-à-fait. Les lobes moyens et les autres circonvolutions
offrent les mêmes variations.
De cette manière, les parties intégrantes du cerveau augmentent en
nombre et en développement, à mesure que l’on passe’ d’un animal
moins parfait, à un animal plus parfait, jusqu à ce que Ion. arrive an
cerveau de l’homme qui, dans les régions antérieures-supérieures, et
supérieures-anténeures du front, est doue de parties encéphaliques,
dont les autres animaux sont prives ; et moyennant lesquelles 1 homme
jouit des qualités et des facultés les plus éminentes , de la raison et du
sentiment de la moralité.
Comment, lorsque l’on voit la nature suivre une semblable marche,
peut-on douter encore que chaque partie du cerveau a des fonctions
différentes à remplir, et que par conséquent, le cerveau de l’homme et
des animaux, doit être composé d’autant d’organes particuliers que
l’homme ou l’animal a de facultés morales ou intellectuelles, de pen-
chans, d’aptitudes industrielles, distinctes?
Objections.
i°. Quelques savans' soutiennent que l’on retrouve dans le cerveau
de tout mammifère , toutes les parties intégrantes du cerveau de
Ihomme. Que le cerveau de l ’orang-outang, est en tout semblable à
celui de 1 homme ; mais comme ni les mammifères en général, ni l’orang-
outang en particulier, ne peuvent entrer en concurrence avec l’homme,
pour les qualités morales et les facultés intellectuelles, on ne peut pas
attribuer à des parties spéciales du cerveau, les facultés, par lesquelles
1 homme est supérieur aux animaux.
Réponse.
La base de cette objection est fausse, que l’on considère le cerveau,
ou du point de vue qu avoient nos devanciers, ou de celui qu’ont
ouvert nos découvertes. Plusieurs anatomistes, entre autres Vicq-
4zir, ont déjà observe une grande différence entre le cerveau des
animaux et celui de 1 homme ; ils ont remarqué, qu’en général, les
emisphères sont plus petits, les corps quadrijumeaux plus gros, chez
les animaux que chez l’homme; que la proportion des nerfs à la masse
cerebrale, est également, d’ordinaire, plus grande chez les animaux que
dans Ihomme. D’autres, M. Cuvier, par exemple, avancent que dans
Ihomme, les hémisphères sont beaucoup plus gros, et les circonvolutions
plus profondes que chez les animaux; ils soutiennent même que
plusieurs parties, tels que les lobes postérieurs, manquent dans
e cerveau des hetes; ils n’exceptent, de cette règle, que le singe et le
marsouin.
Vicq-d4 zir étoit tellement persuadé de la différence qui existe
entre 1 encéphale de Ihomme; et celui des animaux ; il avoit une si
juste idee du perfectionnement progressif qui a lieu d’une espèce à
autre , qu il soutenoit qu’en ajoutant successivement des parties, l’on,
pouvoit faire peu,à peu, d’un cerveau d’insecte, un cerveau de poisson;