
rement inèapable de faire aucun progrès’. Un des plus célèbres médecins
de Berlin n’a pu, jusqu’à sa treizième année, ni combiner des
idées, ni se servir des organes du langage.
La simultanéité dé la manifestation des fonctions et du développement
régulier, précoce ou tardif des organes, est donc un phénomène
constant qui ne peut être révoqué en doute. Or il résulte nécessairement,
de ce phénomène; que l’exercice des qualités de l’esprit et de
l ’atiie dépend des organes matériels.
3°. Si le développement ou le perfectionnement des organes de
lame et de Vesprit n’ont pas été complets, les manifestations des
facultés respectives restent également incomplètes.
On ne peut pas déterminer avec précision le degré de développement
du cerveau, nécessaire pour l'exercice Complet des propriétés dé
l ’esprit et de l’ame; car l’énergie dès fonctions ne dépend pas seulement
de la grandeur de leurs organes, mais aussi de l’irritabilité des
organes. Cependant l’expérience de tous les temps a fait voir que les cerveaux
dont la grandeur n’excède pas celle du cerveau d’un enfant d’un
a n , sont absolument incapables des fonctions intellectuelles ; êtsi quelques
nains dont toutes les parties sont bien proportionnées, font jusqu a
un certain degré exception à cette règle,’ilfatat en chercher la cause dans
une disposition dynamique ou dé forcé interne particulière à tel ou tel
cerveau, et peut-êtrè dans la ténuité dé ses -fibres—
Willis a décrit 1 le cerVèau d’un jeune homme imbécile de naissance;
son volume est à peine la moitié dê celui d’un cerveau humain
médiocfe. Nous en avons foit tirer une copie d'après Willis, dans taotre
pi. XVIII , fig. Hv Mr, Bonn, professeur à Amsterdam, possède deux
petits crânes d’idiots, et le cerveau d’un imbécile qui vécut jusqu’à
vingt-cinq ans. (Nôus l’avons fait représenter pl. X X , fig., I .j !I l ‘étoit
"si stupide, que, quoiqu’il fût né à Amsterdam , on le fit passer pour
•un sauvage d’Afrique , et on le montra pour de l’argent. Mr. Pinel
•a un crâne semblable d’une jeune fille de onze ans entièrement
J Gerebri anat- Amst., 1667,-111-12, p«-3e.
idiote. Parmi les préparations anatomiques de l’École de Médecine de
Paris il se trouve aussi un crâne non développé d’un enfant imbécile.
Nous avons fait dessiner deux crânes semblables., tirés de notre collection
; l’un et l’autre se distinguent par leur petitesse : le premier ,
pl. XVIII, fig. I,.est le crâne d’un enfant de sept ans; l’autre, pl. X IX ,
fig. I et II, est le crâne d’une fille de vingt ans. Ces deux individus
étoient complètement imbéciles. Nous avons observé des têtes égale-
lement petites dans plusieurs imbéciles de naissance encore vivans.
Lors même que les têtes sont un peu plus grosses que celles qui caractérisent
l’imbécilité complète, les facultés intellectuelles sont encore
presqu’entièrement engourdies,
. A mesure que, dans les imbéciles, l'organisation du cerveau s’approche
de la perfection, et que les organes particuliers sont plus ou
moins développés, et perfectionnés, les facultés respectives de ces
organes se manifestent dans la même proportion. Les individus qui
sont dans ce degré de développement, montrent quelques dispositions
et quelques penchans particuliers très-réguliers; leurs gestes deviennent
plus significatifs ; ils vont jusqu’à produire des phrases courtes,
assez bien suivies. Les fonctions s’élèvent ainsi avec l’organisation jusqu’à,
ce que la foiblesse de l’esprit ne se décèle plus que dans un petit
nombre de points, ou dans un point unique. L’on voit par-là que tous
les individus réputés imbéciles ne le sont pas complètement. Les parens
et les médecins ont de la peine à comprendre comment un enfant qui
s’acquitte bien de tout ce qu’il y a à faire à la maison, et qui montre
des sensations exactes, de la sensibilité et même de la ruse, peut être
déclaré imbécile : tel est pourtant l’état de plusieurs enfans qui entendent,
mais qui n’apprennent pas à parler.
Nous avons déjà fixé l’attention sur ce point, en nous occupant des
fonctions du sens de l ’ouïe, dans la section VI du tomeIer. de cet
ouvrage; et lorsque nous traiterons du langage articulé particulier à
l’homme, nous ferons voir que cet accidenta pour cause une organisation
défectueuse dont le résultat est l’impuissance de fixer l’attention,
de comparer et de coordonner les idées. Nous avons vu à Ham