
admettaient presque généralement, que le caractère moral et intellectuel
de l’homme dépend de son tempérament. Lorsqu’ils reconnois-
soient l’influence du corps sur les fonctions de lame, ils 1 attribuoient
bien plutôt aux proportions des solides et des fluides, qu’à une partie
unique, tel que le cerveau par exemple.
Je passe sous silence d’innombrables erreurs des anciens; je me contente
d’en signaler quelques-unes, qui ne devroient plus être reproduites
, depuis que I on a étudié avec quelque soin la physiologie des
systèmes nerveux.
M. Richerand dit avec M. Pinel, en parlant des sanguins : « La conception
sera prompte, la mémoire heureuse, 1 imagination vive et riante;
ils aimeront les plaisirs de la table et de 1 amour..... L inconstance et la
légèreté sont le principal attribut des hommes de ce tempérament, une
extrême variété semble pour eux un besoin autant quune jouissance;
bons, généreux et sensibles, vifs, passionnés, délicats en amour, mais
volages. Tel étoit Richelieu.... En vain celui que la nature a doué d un
tempérament sanguin, voudra renoncer aux voluptés des sens, avoir des
goûts fixes et durables, atteindre, par des méditations profondes aux plus
abstraites vérités: dominé par ses dispositions physiques, il sera incessamment
ramené aux plaisirs qu’il fuit, à l’inconstance qui fait son
partage ' ».
En parlant du tempérament athlétique:
« .... La tête est très-petite... Dans l’histoire de ses douze travaux,
sans calcul, sans réflexion et comme par instinct, on le (Hercule) voit,
courageux, parce qu’il est fort, cherchant les obstacles pour les vaincre,
certain d’écraser tout ce qui lui résiste.... »
• Dans une note, page 5ig,M. Riche.and réfute lui-même ce qu’il vient
d’avancer dans le texte. La voici : « L’histoire de Henri XV, de Louis X IV , de
Régnàrd et de Mirabeau, prouve qu’à l’amour extrême du plaisir, les hommes
sanguins joignent, quand les circonstances l ’exigent, une grande élévation
dans les senlimens et dans le caractère, et peuvent donner les preuves des
talens les plus distingués dans tous les genres ».
Du tempérament bilieux:
« Les passions seront violentes, les mouvemens de lame souvent
brusques, impétueux, le caractère ferme et inflexible. Hardis dans la
conception d’un projet, constans et infatigables dans son exécution...
Pleins d audace, de courage et d activité.... Tels étaient Alexandre, Jules-
César, Brutus, Mahomet, Charles XII, Pierre I , Cromwel, Sixte Quint,
le cardinal de Richelieu.... Ils sont capables de la plus profonde dissimulation,
comme de la plus opiniâtre constance..... Ce tempérament
est encore caracter.se par le développement précoce des facultés
morales (ûkn’h'i
Des mélancoliques:
« .... L’imagination est lugubre, le caractère soupçonneux et timide :
Le Tasse , Pascal, J. J. Rousseau, Gilbert, Zimmermann »....
Des phlegmatiques:
« ..... Ils ont, pour la plupart, un penchant insurmontable pour la
paresse, répugnent aux travaux de l’esprit comme à l’exercice du corps...
Ils sont peu propres aux affaires.... L ’imagination est refroidie, les passions
excessivement modérées.... Ils ont des vertus de tempérament dont
ils ne doivent point s’enorgueillir I »,
M, Fodéré assure que la conduite des hommes les plus célèbres est
conforme à leur tempérament, et il cite à l’appui de son assertion les
Vies des hommes illustres de Plutarque.
Selon M. Rurt Sprengel, les, personnes douées d’une trop grande
irritabilité sont sujettes à porter des jugemens faux; elles ont une imagination
ardente, une mémoire infidèle; elles sont irrésolues, inconstantes,
d’un esprit pénétrant, capables de se livrer à une tristesse profonde
et à une gaîté désordonnée. Il explique la sensualité des femmes
par la délicatesse de leur organisation. Les personnes d’un tempérament
lâche, continue-t-il, ont une mémoire loible, mais tenace, une conception
lente; elles sont indécises, froides dans l’amour et dans la haine.
Les personnes d’un tempérament rigide , sont sujettes à beaucoup
’ Nouveaux Elémens de physiologie, 7', édition, T, II, p. 514 , et suiv.
ccxxix — ccxxxiv,