
étoit tellement grosse que je jugeai qu’elle devoit contenir au moins
quatre livres d’eau, réclama mes soins Cette femme , malgré son hydrocéphale,
ne paroissoit pas avoir moins de facultés intellectuelles que
n’en manifestent d’ordinaire celles de son état. Après sa mort qui arriva
dans sa cinquante-cinquième année, je trouvai effectivement plus de
quatre livres d’eau dans les cavités cérébrales. La PI. XXV représente
ce cerveau dans ses dimensions naturelles; j’ai enlevé la partie supérieure
du cerveau déplissé, de manière que la moitié inférieure de deux cavités
cérébrales est visible. N ,N ,N ,N ,N , N, est le contour des deux cavités;
toute la surface de ces cavités est de la couleur naturelle à la substance
blanche fibreuse. Les circonvolutions n’étoient complètement déplissées
que dans la partie supérieure du cerveau. L ’on distingue cependant
que les circonvolutions situées vers le front sont déjà considérablement
déplissées et aplaties ; a5 , 25 ; p. p. sont les soi - disant
couches optiques ; 1 ,1 ,1 ,1 , les corps striés ; donc, il n’y a nulle part ni
déchirure, ni dissolution , ni mélange des deux substances.
Dans nos voyages, nous avons fait la connoissance d’un savant naturaliste
, dont la tête, à en juger par l’étendue extraordinaire de la
partie antérieure supérieure du front, doit contenir aussi à-peu-près
quatre livres d’eau. On ne remarque pas en lui de foiblesse des facultés
mentales, si ce n’est qu’il s’endort souvent au milieu des amusemens,
à'table, au spectacle , etc. Son fils; affligé de la même maladie, a un
talent distingué pour la musique. ,
A Copenhague, j’ai eu occasion de présenter à mes auditeurs une
fille âgée de treize ans, dont l'hydrocéphale avoit, Ç mesure de Vienne),
vingt-cinq pouces de périphérie, dix-neufpouces d’une oreille à l’autre,
et autant depuis la racine du nez jusqu’à la fossette du cou; elle avoit
les pieds presque paralysés, de façon qu’on étoit obligé de la porter;
avec tout cela, elle étoit assez aimable, et profitoit bien à l’école : cette
personne a au moins dix à treize livres d’eau dans la tête.
A Augsbourg, je présentai également à mon auditoire une jeune fille
de douze ans, dont la tête avoit les mêmes dimensions et la même forme
que celle de la femme de Vienne dont j’ai parlé ci-dessus ; cette fille
étoit très-petite, ainsi que la femme; elle causoit avec beaucoup d’intelligence
et d’esprit.
Laumeyer et M. Nuefïer, professeurs à Fribourg dans le grand-duché
de Bade, sont en possession du squelette d’une jeune fille de sept ans.
Le crâne contenoit soixante-dix onces d’eau; cet enfant retenoit pendant
plusieurs jours ce qu’elle avoit entendu lire, et causoit d’une
manière fort agréable.
A Bruchsal, nous vîmes une jeune personne de quatorze ans, déjà
réglée, dont la tête étoit énorme, et devoit contenir au moins douze
à treize livres d’eau ; elle est paralysée au point de ne pas pouvoir
quitter son lit, et son développement intellectuel n est pas avancé à
proportion de son âge ; cependant elle parle très-raisonnablement sur
les objets qui l’intéressent.
Nous vîmes chez M. Tobias, à Leipzig, le crâne d’un hydrocéphale;
il avoit vécu jusqu’à l’âge de trente-cinq ans; à l’âge de trente-cruatre
ans, s’étant mis dans une violente colère, il perdit la raison.
A Marbourg, on nous fit voir une fille qui, à en juger par le volume
de sa tête, doit avoir, pour le moins, trois livres d’eau dans le cerveau ;
on ne remarque rien en elle qui dénote une foiblesse des facultés intellectuelles.
M. le docteur Maler,à Carlsruhe , nous fit l’histoire d’un hydrocéphale
qui avoit atteint l’âge de vingt ans; sa tête avoit contenu plus
de dix livres d’eau, et il avoit joui de toutes ses facultés.
M. le docteur Spurzheim m’écrit de Londres, au sujet d’un hydrocéphale
extrêmement remarquable ' PI. LV.fig.V : « C’est un jeune homme
de dix-neuf ans; la circonférence de sa tête est de trente-trois pouces; elle
a d’une oreille à l’autre, vingt-quatre pouces et demi, et vingt-trois
pouces et demi depuis la racine du nez jusqu’au milieu de la nuque. Ce
jeune homme jouit de toutes ses facultés intellectuelles; il littrès-bien
l’anglois ; son écriture est belle ; il saisit promptement ce qu’on lui dit
et a des idées religieuses ; ses discours annoncent de la raison, et un caractère
doux. A chaque mouvement un peu brusque il éprouve une
1 II l’a fait graver dans son Physiognomical System, PI. V, lig. a.