
à juger; lejugement, donc, sera postérieur aux impressions, car il suppose
des connoissances acquises. 11 en est de même, dit-il, de toutes les
facultés de l ’esprit ; elles ne peuvent se développer que lorsque les conditions
nécessaires de leur existence sont remplies ».
Réponse.
Sans doute pour faire des comparaisons, et pour juger, il faut
avoir éprouvé plusieurs sentimens, avoir acquis plusieurs idées. Mais
ni l'expérience, ni une somme quelconque de sentimens et d’idées ne
sont cause que l’homme peut comparer ces sentimens et ces idées, et qu’il
peut les juger. Selon la manière de voir deM.Rudolphi, chaque faculté
intellectuelle devrait se manifester d’autant plus complètement, que les
matériaux venus du dehors sont plus abondans. Le soldat qui a assisté
au plus grand nombre de batailles, seroit le meilleur général ; l’homme
de lettres qui a étudié avec le plus de soin la rhétorique et l’art poétique,
et lu avec le plus d’assiduité les orateurs et les poètes, seroit
le plus grand orateur et le plus grand poète ; le bas peuple aurait raison
de regarder comme excellent médecin le guérisseur qui a passé sa vie
dans lés hôpitaux. Le moyen de former à volonté les grands hommes
dans tous les genres, seroit trouvé.
Mais l’expérience dément cette supposition.Quel’on présente à un enfant
des milliers de faits ; il les saisira peut-être avec facilité, il 1 es retiendra
sans en oublier un seul ; mais les jugera-t-il pour cela avec là maturité
d’un homme? Où sont les grands orateurs*, les poètes sublimes , formés
par l’étude des principes de l’art? Pourquoi dans la vieillesse les facultés
intellectuelles baissent-elles, quoique l’expérience et la richesse des
sujets de comparaison aillent toujours en augmentant?
Les objets extérieurs ne sont quelque chose pour les êtres animés
qu’en tant que ces derniers sont, par des instrumens extérieurs et internes,
rendus capables de recevoir des impressions de dehors, et de
réagir sur ces impressions. Que le singe vive pendant des siècles au
milieu des hommes, il restera toujours singe. Donnez des faits à un
DU CERVEAU, , •
imbécile ènseiguez-lui les règles des arts et des sciences, entourez-fo
des meilleurs modèles; soins mutiles! Les appas de Ténus mém
n emeuvent pas les sens d’un garçon impubère. 6
Mais lorsque les sens sont parfaits au moment de la naissance
ils nont besoin pour la manifestation de leurs fonctions ni d’ex’
perience ni d exercice. L ’araignée, au sortir de l ’oeuf ’forme s
toile; a peine le papillon a-t-il déployé ses ailes, qu’il U su“ r £
nectar des fleurs, et sent le besoin de s’accoupler, tout comme le ■
homme robuste, du moment où ses organes ont acquis leur katiZ dé-
veloppement, brûle du désir de trouver une compagne. Ce n’est donc
point 1 action accidentelle des objets extérieurs, gui est l-v
première de l’action d’un organe ; cette cause, c’est l ’activité de l ’or
lui-même. Or, comme d’après des lois éternelles, les différens n P IÉ
n acquièrent point à la HRMèpoq„,I ,e„r d, „ , “Jf*"*
I . m.».re„Ml„n de leur, fonction. M ........ Z n é é ;
cesser, a; des époques différentes : époques et périodes dont il faut né
cessairement conclure la pluralité des organes. 1 e'
S i x i è m e p r e u v e p h y s i o l o g i q u e . ...tTèrrêLtnX: 1 1Ëp s»
tielle, de façon que l’on peut se reposer, tout en continuant dTsbc
cuper, pourvu que 1 on change d’objet. Cela seroit impossible ï 1 !"
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Lorsqu’on s’est fatigué à force de se tenir immobile sur ses iamhe
on se délassé en marchant; quelque position du corps qui nous ait’
S’il n’eaistoit q . ’nn seul in.trnman, pour I
sens, la iatigue et la satiété seroient générales et n •. 0 S, des
qu’une fonction continuât d’être en activité ta’ndis auc°i 1Wp0SS,ble
roient dans l ’inaction. 1 les autres se-
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