
de cet organe ( du cerveau}, que les autres n’ont pas toujours leur
siège dans le cerveau, mais souvent dans les divers foyers de la sensibilité,
placés dans les diverses régions du corps
Je citerai les propres autopsies cadavériques de M. Esquirol , pour
mettre le lecteur à même de juger si ce médecin a de justes idees sur
l’inutilité des autopsies, et sur les avantages qu’on en peut retirer.
M. Esquirol donnoit ses soins à une femme qui, à la suite de chagrins
qu’elle avoit éprouvés, étoit devenue imbécile; elle mourut au bout
d’à-peu-près cinq mois. « A l’ouverture du crâne, il s’exhala une
odeur de suppuration très-fétide; la dure-mère étoit un peu injectée
, mais saine. On voyoit sur les côtés de la partie moyenne du
sinus longitudinal, deux bosses ovales, longues d’un pouce, larges de
huit à neuf lignes-, et élevées de deux à leur centre ; elles étoient formées
par la saillie des circonvolutions à cet endroit, et par quelques granulations.
11 y avoit sur les parties correspondantes des pariétaux, deux
enfoncemens formés aux dépens de l’épaisseur des Os qui à cet endroit
étoient minces et transparens : la portion de l’arachnoïde qui tapisse la
dure-mère étoit saine ».
« La portion de l’arachnoïde, qui recouvre le cerveau , offroit çà et là
des plaques blanches. Du'eôté gauche, on voyoit sous cette membrane ,
qui conservoit sa transparence, une large plaque jaunâtre, formée par
du pus épanché dans le tissu cellulaire subjacent, et dont il y avoit
environ une once ». ■ '
«Tout le tissu de la pie-mère étoit infiltré de pus... ; l’arachnoïde des
parties latérales et inférieures du cervelet étoit recouverte de véritables
couennes purulentes, assez solides pour pouvoir être enlevées sous
forme de membranes opaques jaunâtres, sous lesquelles on la trouvoit
elle-même blanchâtre et épaissie ».
« La pie-mère de la face inférieure du cervelet, offroit la même infiltration
de pus que celle du cerveau. 11 en étoit de même des portions
de membrane qui recouvrent la protubérance annulaire »..
«Toute la substance grise de la base du cerveau étoit noirâtre
mollasse; on ne pouvoit en détacher la pie-mère sans la convertir en
une bouillie presque coulante et très-fétide ».
«Dans différens points des circonvolutions delà base duceFveau, la
substance blanche etoit devenue bleuâtre et plus molle. Cette altération
qui se remarquoit dans les pédoncules, ne pénétrait pas plus d’une
demi-ligne dans leur épaisseur ».
« Cette disposition étoit également très-marquée dans les deux substances
du cervelet et de ses pédoncules »,
; , « Les deux ventricules latéraux, très-distendus, contenoient chacun
trois onces de sérosité trouble, purulente; le moyen pouvoit en contenir
deux gros; les parois de toutes ces cavités n’étoient pas lisses
comme elles le sont dans l’état naturel; mais elles étoient recouvertes
d’une membrane purulente, d’un blanc jaunâtre qui leur donnoit l’aspect
rugueux. Dans quelques endroits, on pouvoit enlever des lambeaux
de cette fausse membrane; mais presque partout on réduisoit tout en
bouillie en l ’essayant».
« Les couches optiques étoient d’une couleur plus foncée, et d’une
consistance moindre que dans l’état naturel.
« Les corps stries offraient surtout une altération très-remarquable; ils
avoient perdu leur forme générale, mais ils étoient parsemés de trous
et de saillies qui leur donnoient l’aspect d’un vieil ulcère fongueux ; leur
substance étoit diffluente sous le doigt, et dans un véritable état de
putrilage..... « les viscères de la poitrine étoient sains......» La membrane
muqueuse des intestins, offrait dans différens points des bour-
soufflemens fongueux, mais pas d’exulcérations » '.
Le sujet de la seconde observation est une fille de trente ans. A l’âge
de vingt-cinq ans, suppression de règles par l’effroi que lui causa un
incendie, dès le lendemain délire, et depuis alternativement manie,
tantôt stupeur.
« Crâne épais, éburné, rétréci en avant et surtout du côté gauche;