
d’autres fois, il étoit ou très-arrondi ou très-allongé. Comme M. Pinel
ne croit pas , et en cela il a raison, que la cause de l’aliénation git dans,
la forme de la tête, mais que cette forme ne coïncide qu’accidentelle-
ment avec l’aliénation , il se détermina à mesurer ces têtes suivant
toutes les dimensions, pour se former une juste idée de leur capacité
interne; mais comme l’irrégularité de la surface interne.du crâne lui
présenta trop de difficultés, il fut obligé de s’en tenir à des moyens
mécaniques
Après avoir mesuré plusieurs crânes, tant de personnes qui jouissoient
de leur raison, que d’aliénés, il fut convaincu que l ’exercice plus ou
moins libre des facultés intellectuelles peut exister tout aussi bien
avec une tête ronde qu’avec une tête allongée, et que par conséquent la
manie n’est dans aucun rapport, ni avec l’une ni avec l’autre de ces
formes fondamentales du crâne ; mais que certains vices de conformation
de la tête ont des rapports avec certaines espèces d’aliénation ,
surtout avec la démence et avec l’imbécillité.
J’ai déjà dit plus haut, que M. le docteur Esquirol s’applique aussi
à mesurer les têtes et les crânes des aliénés.
Il y a quatorze à seize ans, qu’à Vienne, l’on mesuroit, selon toutes
leurs dimensions, les crânes des personnes mortes aliénées.
J’approuve beaucoup tous les moyens que l’on emploie pour surprendre
le secret de la nature sur un point aussi important que l’est
celui de l’exercice des facultés intellectuelles et du dérangement de
cet exercice. Si l’on manque le but, il y a déjà beaucoup de gagné à
savoir que tel chemin n’y conduit pas.
Cependant, j’ai été persuadé de tout temps,"que les mesures les
plus exactes de la capacité interne, que même les déterminations les
plus précises de la forme du cerveau, ne nous instruiroient en rien sur
ce qui concerne la manie proprement dite. Je devois encore bien moins
avoir l’idée de reconnoilre jamais la manie ou la démence , par une
forme particulière du crâne.
’ Ibid. p. 465.
Les maladies mentales, en tant qu’elles constituent la manie ou la
démence , ne sont qu’un dérangement dans les fonctions du cerveau,
de même que les autres maladies ne sont qu’un dérangement dans les
fonctions d’autres parties du corps. L’on peut être aliéné avec une forme
quelconque du cerveau, tout comme on peut tomber malade avec la
meilleure constitution. Tout cerveau, quelle que soit sa forme, est sujet
à etre derange, affaibli ou paralyse, comme toute autre partie du corps,
quelque bien conformée quelle puisse être;il n’est donc pas d’homme
qui ne soit expose a voir ses facultés intellectuelles se déranger ou s’af-
• foiblir, c est-à-dire à devenir aliéné ou à tomber en démence.
Ce seroit aller trop loin, cependant, que de vouloir soutenir qu’il
n existe aucun signe extérieur qui indique une disposition plus ou
moins grande aux maladies mentales. Il n’est pas de médecin un peu
exercé qui, au premier coup deed , ne découvre en gros à quelles maladies
est sujette telle personne; il en est des dispositions aux maladies
mentales, comme des dispositions aux autres maladies, en tant qu’elles
se fondent sur la constitution; tout le monde connoït la poitrine resserrée
, platte, étroite, de ceux qui sont menacés de la phtisie pulmonaire;
il existe de même des signes extérieurs qui laissent présumer non-
seulement des dispositions à l’aliénation en général, mais à telle espèce
d alienation, ou à telle aliénation partielle,monomanie, en-particulier.
Mais personne ne confond les dispositions à la phtisie pulmonaire avec
cette maladie elle-même, et dire que l’on reconnoit, à certains signes,
une disposition à l’aliénation, ce n’est pas se vanter de reconnoitre, à
eès signes , l’aliénation elle-même.
Supposons que la partie cérébrale, au moyen de laquelle l’homme
est susceptible de sentimens moraux et religieux, soit irès-développée ,
l’individu saisira avec avidité tout ce qui a quelque rapport à ces
idées et à ces sentimens. Supposons que l’activité de cet organe ne soit
point balancée par une activité convenable des autres facultés ; qu’il
arrive à notre individu d’être violemment affecté ; il sera menacé
d’aliénation. Mais, est-ce de satyriasis que vous le croyez menacé ?
Ora ignez-vo.us qu’il n’aille se croire roi ,, empereur ? nullement* Tout le
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