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le nom qu’ils portent celle de s’attacher par le
moyen de leurs lèvres souples et très-mobiles, et de
leurs cent ou cent vingt dents fortes et crochues, aux
rochers des rivages, aux bas-fonds limouneux, aux bois
submergés, et à plusieurs autres corps ’ . Au reste, il
est aisé de voir que c’est en élargissant ou en comprimant
leurs bourses branchiales, ainsi qu’en ouvrant ou
fermantles orifices de ces bourses, que les pétromyzons
rejettent l’eau de leurs organes, ou l’y font pénétrer.
Maintenant, si nous jetons les yeux sur l’intérieur de
la lamproie, nous trouverons que les parties les plus
solides de son corps ne consistent que dans une suite
de vertèbres entièrement dénuées dé côtes, dans une
sorte de-lpngue corde cartilagineuse et flexible qui renferme
la moelle épinière, et qui, composant l’une des
charpentes animales les plus simples, établit un nouveau
rapport entre le genre des pétromyzons et celui
des sépies, et forme ainsi une nouvelle liaison entre la
classe des poissons et la nombreuse classe des vers.
Le canal alimentaire s’étend depuis la racine de la
langue jusques à l’anus presque sans sinuosités, et sans
ces appendices ou petits canaux accessoires que nous
remarquerons auprès de l’estomac d’un grand nombre
1 Petromjzon signifié sücê-pierre.
* Les pétromyzons peuvent ainsi s’attacher avec force à différens corps.
On a yu une lamproie qui pesoit quinze hectogrammes ( trois livres ) enlever
avec sa bouche un poids de six kilogrammes ( douze livrés ou a peu près}.
J Pendant, Zoologie britannique9 tome H I, page 78.)
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de poissons; et cette conformation, qui suppose dans
les sucs digestifs de la lamproie une force très-active ',
leur donne un nouveau trait de ressemblance avec les
serpens
L’oreillette du coeur est très-grosse à proportion de
l’étendue du ventricule de ce viscère.
Les ovaires occupent dans les femelles-nne grande
partie de la cavité du ventre, et se terminent par un
petit canal cylindrique et saillant hors du corps de
l’animal, à l’endroit de l’anus. Les oeufs qu’ils renferment
sont de la grosseur de graines de pavot, et de
couleur d’orangq. Leur nombre- est très-considërablé.
Cfest pour s’en débarrasser , ou pour les féconder lorsqu’ils
ont été pondus, que les lamproies remontent de
la mer dans les grands fleuves, et des grands fleuves
daus; les rivières. Le-retour du printemps est ordinairement
le moment où elles quittent leurs retraites marines
pour exécuter cette espèce de voyage périodique.
Mais le temps de leur passage des eaux salées dans les
eaux douces est plus ou- moins retardé ou avancé suivant
les ehangemens qu’éprouve la température des
parages qu’ci les habitent...
.Elles se nourrissent de vers marinsou fhrviatilés, de
poissons très-jeunes , et, par un appétit contraire à celui
Voyez Je. Discours .sur. la nature des poissons,
■ | W Ê Ê Ê Ê 0 -- nal,,relle des serpeiis, et particulièrement le discours*
•sur. la nature, de,ces animaux,-