particuliers propres à les faire changer rapidement de
place au milieu de l'eau qu’ils habitent. Leurs morne-
mens dans ce fluide peuvent se réduire à l'action de
monter ou de descendre; et à celle de s’avancer dans
un plan horizontal, ou se composent de ces deux actions.
Examinons d’abord comment ilss’élèvent ou s’enfoncent
dans le sein des eaux. Presque tous lés poissons, excepté
ceux qui ont le corps très-plat, comme les raies, et
les pleüeohectés, ont; un organe: intérieur situé dans
la partie la plus haute de l’abdomen, occupant le plus
souvent toute la longueur de cette cavité, fréquemment
attaché à la colonne vertébrale, et auquel nous
conservons le nom de vessie natatoire. Cette vessie
est membraneuse et varie beaucoup dans sa forme,
suivant les espèces de poissons dans lesquelles on l’observe.
Elle est toujours alongée .• mais tantôt ses deux
extrémités sont pointues-, et tantôt arrondies; et tantôt
la partie antérieure se divise en deux prolongations :
quelquefois'elle est partagée transversalement en deux
lobes creux qui communiquent ensemble, quelquefois
ces deux lobes sont placés longitudinalement à côté
lun de lautre:; il est même des poissons dans lesquels
elle présente trois et jusqu’à quatre cavités. Elle, c o u p
munique avec la partie antérieure, et quelquefois,
mais rarement, avec la partie postérieure de l’estomac,
par: un petit tujau nommé canal pneumatique, qui
aboutit au milieu ou-à l’extrémité de la vessie, -la plus
voisine de la tête lorsque cet organe est simple, mais
qui s’attache au lobe postérieur, lorsqu’il y a deux lobes
placés 1 un devant 1 autre. Ce conduit varie dpns ses
dimensions, ainsi que dans ses sinuosités. Il transmet
a la vessie natatoire, que l’on a aussi nommée vessie
aérienne, un gaz quelconque, qui la gonfle, l’étend,
la rend beaucoup plus légère que l’eau, et donne au
poisson là faculté de s’élever au milieu de ce liquide.
Lorsqu’au contraire l’animal veut descendre, il comprime
Sa vessie natatoire par le moyen des muscles qui
environnent cet organe; le gaz qu’elle contient s’échappe
parle conduit pneumatique, parvient à l’estomac, sort
du corps par la gueule; par les ouvertures branchiales,
oü par lanus; et la pesanteur des parties solides ou
molles du poisson entraîne l’animal plus ou moins rapidement
au fond de l’eau.
Cet effet de la vessie natatoire sur l’ascension et
la descente des poissons ne peut pas être révoqué
fen doute, puisqu’indépendamment d’autre raison, et
ainsi quArtedi la annoncé, il n’est personne qui ne
puisse éprouver que lorsqu’on perce avec adresse, et
par le moyen d’une aiguille convenable , la vessie
aérienne d un poisson vivant', il ne peut plus s’élever
au milieu de 1 eau, a moins qu’il n’appartienne à ees
espèces qui ont reçu des muscles assez forts et des
nageoires assez étendues pour se passer, dans leurs
mouvemens, de tout autre secours. Il est même des
contrées dans lesquelles l’art de la pêche a été très-
cultivé, et où on se sert depuis long-temps de cette