du spectre solaire ne peuveht-elles pas décorêr le corps
des poissons, être disséminées en taches, en bandes,
en raies » en petits points, suivant la place qu’occupent
les matières qui les font naître, montrer toutes les
dégradations dont elles sont susceptibles selon l'intensité
de la cause qüi les produit, et présenter toutes
ces apparences Sans le concours d aucune écaillé?
Si des lames très-transparéûtes, et, pour ainsi dire,
sans couleur, sont étendues au dessus de ces teintes,
elles n’en changent pas la nature; elles ajoutent seulement,
comme par une sorte de vernis léger, à leur
vivacité; elles leur donnent l’éclat brillant dès métaux
polis, lorsqu’elles sont dorées ou argentées; et si elles!
ont d’autres nuances qui leur soient propres, ces nuancés
se mêlent nécessairement avec celles que l’on apperçoit
au travers de eès plaqués diaphanes, et il en résulte
de nouvelles couleurs, ou une vivacité nouvelle pour
les teintes conservées. C’est' par la réunion de toutes
ces causes que sont produites ces couleurs admirables
que l’on remarque sur le plus grand nombre dé poissons'.
Aucune classe d’animaux n’a été aussi favorisée à
cet .égard; aucune d’a reçu une parure plus élégante,
plus variée, plus riche : et que Ceux qui olit VU, par
exemple, des zées, des chétodons, des spares, nager
près de la surface d’une eau tranquille et réfléchir les
rayons d’un soleil brillant, disent si jamais l’éclat des
plumes du paon et du colibri, la vivacité du diamant, là
splendeur de l’or, le reflet des pierres précieuses, ont
été mêlés à plus de feu, et ont renvoyé à l’oeil de 1 observateur,
des images plus parfaites de cet arc mervpil
leusement coloré dont l’astre du jour fait souvent le
plus bel ornement des cieux.
• Les couleurs, cependant, qui appartiennent en
propre aux plaques transparentes ou opaques, n offrent
pas toujours une seule nuance sur chaque écaille considérée
en particulier : chacune de ces lames peut
avoir des bandes, des taches, ou des rajons disposés
sur un fond très-différent; et en cherchant à .concevoir
la- manière dont ces nuances sont produites ou
maintenues sur des écailles dont la substance s altère, et
dont, par conséquent, la matière se renouvelle à chaque
instant, nous rencontrons quelques difficultés que nous
devons d’autant plus chercher à lever, qu’en les écartant
nous exposerons des vérités utiles au progrès des
sciences physiques.
Les écailles, soit qqe les molécules qui les compor
sent s’étendent en lames minces, se ramassent en
plaques épaisses, se grouppent en tubercules, s’élèvent
en aiguillons, et que, plus ou moins mélangées avec
d’autres molécules, elles arrêtent ou laissent passer
facilement la lumière, ont toujours les plus grands
rapports avec les cheveux de l’homme, les poils, la
corne, les ongles des quadrupèdes, les piquans du
hérisson et du porc-épic, et les plumes de6 oiseaux.
La matière qui les pi’oduit, apportée à la surface du
corps ou par des- ramifications artérielles, ou par des