d’aucun organe semblable; a voulu, fen produisant le
pé'lroniyzon , qu’un être 'des plus ressemblans au.ser-
pient peuplât aussilé sein des mers;:qü’alongéde même,
qu arrondi également, qu’aussi souple, qu’aussi .privé
dé toute partie correspondante à des pieds ou à des
mains ; il ne se mût au milieu des eaux qu en se pliant
en arcs plusieurs fois répétés, et ne pût que ramper au
trav'ersdesOndes. Oncroiroit que, pour faire naître cet
être si analogue, pour donner le Jour au pétromyzon,
le plonger dans les eaux de l’océan,, et le placer au
milieu des rochers recouverts par les flots, elle n a eu
besoin que d’approprier le serpent à un nouveau fluide,
que de modifier celui de ses organes qui avoit été
façonné pour l’atmosphère au milieu de laquelle il
devoit vivre, que de changer la forme de ses poumons,
d’en isoler les cellules, d’en multiplier les surfaces, et
de lui donner ainsi la faculté d’obtenir de l’eau des
mers ou des rivières les principes de force qu’il n’au-
roit dus qu’à l’air atmosphérique. Aussi l’organe de la
respiration des pétromyzons ne se retrouve-t-il dans aucun
autre genre de poissons; et presque autant éloigné
par sa forme des branchies parfaites que de véritables
poumons, il est cependant la principale différence qui
sépare ce premier genre des cartilagineux, de la classe
dès serpens.
Voyons donc de plus près ce genre remarquable ;
examinons sur-toüt l’espèce la plus grande des quatre
qui appartiennent à ce grouppe d’animaux, et qui sont
les seules que l’on ait reconnues jusqu a présent dans
cette famille. Ces quatre espèces se ressemblent par
tant de points, que les trois les moins grandes ne
paroissent que de légères altérations de la principale,
à laquelle par conséquent nous consacrerons le plus
de temps. Observons donc de près le pétromyzon lamproie
, et commençons par sa forme extérieure.
Au devant d’un corps très-long et cylindrique, est
une tête étroite et alongéç. L’ouverture de la bouche,
n’étant contenue par aucune partie dure et solide, ne
présente pas toujours le même contour ; sa conformation
se prête aux différens besoins de l’animal : mais, le plus
souvent, sa forme est ovale je t c'est un peu au-dessous
de'l’extrémité du museau qu’elle «est placée. Les dents
un peu crochues, creuses, et maintenues dans de simples
cellules charnues, au lieu d’être attachées à des mâchoires
osseuses, sont disposées sur plusieurs rangs et
s’étendent du centre à la circonférence,Communément
ces dents forment vingt rangées, et sont au nombre de
- cinq ou six dans chacune. Deux autres dents plus grosses
sont d’ailleurs placées dans, la partie antérieure de la
bouche ; sept autres sont réunies ensemble dans la partie
postérieure ; et la langue, qui est;courte et échancrée
en croissant-, est garnie sur ;ses bords de très-petites
dents. ■
Auprès de chaque oeil, sont deux rangées de petits
trous, l’une de,quatre et l’autre de cinq. Ces petites
ouvertures paroissent être les orifices des canaux desti