ulcérés de la gorge, ceux des poumons, et d’autres
maladies. On s’en sert aussi beaucoup dans les arts,
et particulièrement pour éclaircir les liqueurs et pour
lustrer les étof^s. Mêlée avec une colle plus forte, elle
peut réunir les morceaux séparés de la porcelaine et
d’un verre cassé; elle porte alors le nom de colle à
verre et à porcelaine-, et on la nomme colle à bouche,
lorsqu’on l’a préparée avec une substance agréable au
goût et à l’odorat, laquelle permet d’en ramollir les
fragmens dans la bouche, sans aucune espèce de
dégoût.
Mais ce n’est pas seulement avec les vésicules aériennes
du huso que l’on compose, près de la mer Caspienne,
cette colle si utile, que Ion colinoit, dans plusieurs
contrées russes ? sous le nom d usklcit .* 011 emploie
celles de tous les aeipensères que l’o n j pêche. On peut
très-bien imiter en Europe les procédés des Russes pour
la fabrication d’une matière qui forme une branche
de commerce plus importante qu’on ne le croit. Et je
puis assurer que particulièrement en France l’on peut
parvenir aisément à s’affranchir du paiement de sommes
considérables, auquel nous nous sommes soumis envers
1 industrie étrangère pour en recevoir cette colle si
recherchée. Il n’est ni dans nos étangs, ni dans nos
rivières , ni dans nos mers , presque-aucune espèce de
poisson dont la vésicule aérienne, et toutes les parties
minces et membraneuses, ne puissent fournir, après
avoir été nettoyées, séparées de toute matière étrangere
, lavées, divisées , ramollies, et séchées avec soin ,
une colle aussi bonne, ou du moins presque aussi bonne,
que celle qu’on nous apporte de la Russie méridionale.
Ou l’a essajé avec succès ; et je n’ai pas besoin de
faire remarquer à quel bas prix et dans quelle quantité
on auroit une préparation que l’on feroit avec des
matières rejetées maintenant de toutes les poissonneries
et de toutes les cuisines, et dont l’emploi ne
diminueroit en rien la consommation des autres parties
des poissons. On auroit donc le triple avantage
d’avoir en plus grande abondance une matière nécessaire
à plusieurs arts, de la pajer moins cher, et de
la fabriquer en France ; et on devroit sur-tout se presser
de se la procurer, dans un moment où mon savant
confrère, le citojen Rochon, membre de l’Institut national
, a trouvé, et fait adopter pour la marine, le
mojen ingénieux de remplacer le verre, dans un grand
nombre de circonstances, par des toiles très-claires de
fil de métal, enduites de colle de poisson.
La graisse du huso est presque autant emplojée que
sa vessie aérienne , par les habitaus des contrées méridionales
de la Russie. Elle est de très-bon goût lorsqu’elle
est fraîche; et on s’en sert alors à la place du
beurre ou de l’huile. Elle peut d’autant plus remplacer
cette dernière substance, que la graisse des poissons
est toujours plus ou moins huileuse.
On découpe la peau des grands husos, de manière
à pouvoir la substituer au cuir de plusieurs animaux;