LE SQUALE ÉCAI LLEUX *.
Nous avons vu les tubercules qui revêtent le corps du
requin et d’autres cartilagineux de la même famille,
se changer en écailles plus ou moins distinctes, et plus
ou moins polies et luisantes, sur le barbu, sur le barbil-*
Ion , et sur quelques autres squales : mais c’est sur-tout
le poisson dont nous traitons dans cet article, qui pré-
, sente, dans les parties dures dont sa peau est garnie, la
forme véritablement écailleuse; et de là vient le nom
que nous croyons devoir lui conserver. Les écailles
qu’il montre sont assez grandes , mais inégales en
étendue, ovales, et relevées par une arête longitudinale.
,. Le museau est alongé et aplati de haut en bas ; l’ouverture
de la'bouche, un peu petite et arquée; les dents
sont presque carrées , découpées dans leurs bords à peu
-près comme celles du squale bouclé, et plus grandes
dans la mâchoire inférieure, que dans la supérieure. Les
nageoires dorsales, sont alongées . occupent une partie
du dos.assez étendue, et sont armées chacune d’un
* Chien de mer ée ai] leux, Broussonnet, Mémoires de V académie rdes
sciences pour 1 780.
- - Squalus squamosus * Linné^ édition de Gmelin.
• Chien de mer écailleux, Bonnaterrß, planches de l’Encyclopédie méthodique
aiguillon, comme celles de l’aiguillat, du sagre, et du
humantin; et la seconde de ces nageoires est moins
près dé la tête que les ventrales, qui cependant en sont
assez éloignées. Le citoyen Broussonnet a parlé le premier,
et dès 1780, de cette espèce, dont il a vu un individu
d’un mètre, ou environ trois pieds, de longueur,
dans le Muséum national d’histoire naturelle.