dans ce même intérieur ; la liqueur prolifique du mâle
doit parvenir jusques dans les ovaires. Les mâles de
ces animaux doivent donc rechercher leurs femelles ;
être attirés vers elles par une affection bien plus vive,
bien plus intime, bien plus puissante, quoique peut-
être la même dans son principe que celle qui porte les
autres poissons mâles auprès des oeufs déjà pondus ;
s en approcher de très-près, s’unir étroitement à
elles, prendre la position la plus favorable au but de
ce véritable accouplement, et en prolonger la durée
jusqu’à l’instant où leurs désirs sont remplis. Et tels
sonf, en effet, les actes qui precedent ou accompagnent
la fécondation dans ces espèces particulières. Il est
même quelques unes de ces espèces dans lesquelles le
male a reçu une sorte de crochets avec lesquels il saisit
sa femelle, et la retient collée, pour ainsi dire, contre
la partie inférieure de son corps, sans quelle puisse
parvenir à s’échapper*.
Dans quelques autres poissons , tels que les syngnathes
et le silure ascite, les oeufs sont à peine développés
qu ils sortent du corps de la mère ; mais nous
verrons, dans la suite de cet ouvrage, qu’ils demeurent
attachés sous le ventre ou sous la queue de la femelle,
jusqu’au moment où ils éclosent. Iis sont donc vivifiés
par la liqueur séminale du mâle, pendant qu’ils sont
encore retenus à l’intérieur, ou du moins sur la face
Voyez les articles des raies et des squales.
inférieure du corps de la mère; il n’est donc pas surprenant
qu’il y ait un accouplement du mâle et de la
femelle dans les syngnathes et dans le silure ascite,
comme dans les raies, dans les squales , dans plusieurs
blennies, et dans quelques autres poissons.
Le temps qui s’écoule depuis le moment où les oeufs
déposés par la femelle sont fécondés par le mâle, jusqu’à
celui où les petits viennent à la lumière, varie
suivant les espèces; mais il ne paroît pas qu’il augmente
toujours avec leur grandeur. Il est quelquefois
de quarante et »même de cinquante jours, et d’autres
fois il n’est que de huit ou de neuf. Lorsque c’est au
bout de neuf jours que le poisson doitiéclore, on voit,
dès le second jour, un petit point animé entre le jauiie
et le blanc. On peut s’en assurer d’autant plus aisément,
que tous les oeufs de poisson sont membraneux,
et qu’ils sont clairs et transparens, lorsqu’ils ont été
pénétrés par la liqueurlaiteuse» Au troisième jour, on
distingue le coeur qui bat, le corps qui est attaché au
jaune, et la queue qui est libre. C’est vers le sixième
jour que l’on apperçoit au travers des portions molles
de l’embryon, qui sont très-diaphanes, la colonne vertébrale,
ce point d’appui des parties solides, et les côtes
quiy sont réunies. Au septième jour, on remarque deux
points noirs qui sont les yeux : le défaut de place oblige
le foetus à tenir sa queue repliée; mais il's’agite avec
vivacité , et tourne sur lui-même en entraînant le
jaune qui est attaché à son ventre, et en montrant ses
TOME I. N