grand et le petit chat de mer, que comme le signe de
deux sexes, et non pas de deux espèces distinctes. Le
grand chat de mer, ou la canicule marine, est la roussette
femelle, et le petit chat marin est la roussette
mâle.
La roussette femelle l’emporte donc sur le mâle par
l’étendue de ses dimensions. 'Cependant, comme les
attributs caractéristiques de l’espèce résident toujours
par excellence dans les mâles, nous allons commencer
par décrire le mâle de la roussette.
La tête est grande, le museau plus transparent que
dans quelques autres squales *, l’iris blanc, et la prunelle
noire. Les narines sont recouvertes, à la volonté
de 1’ animal, par une membrane qui se termine en languette
déliée et vermiculaire. Les dents sont dentelées,
et garnies, aux deux bouts de la base de la partie émaillée,
d’une pointe ou d’un appendice dentelé; ce qui
donne à chaque dent trois pointes principales. Elles
forment ordinairement quatre rangées, et celles du
milieu de chaque rang sont les plus longues. Les nageoires
ventrales se touchent de très-près , et sont,
pour ainsi dire, réunies; la place qu’elles occupent est
d’ailleurs plus rapprochée de la tête que celle de la
première nageoire dorsale. La seconde nageoire du dos.
est située au-dessus de celle de l’anus; la nageoire
* Voyez, au sujet de la transparence des poissons, le disco.urs sur la nature
de ces animaux.
caudale est étroite et échancrée; et la longueur de la
queue surpasse celle du corps proprement dit.
La partie supérieure de l’animal est d’un gris brunâtre,
mêlé de nuances rousses ou rouges , et parsemé
de taches plus ou moins grandes, dont les unes
sont blanchâtres, et les autres d’une couleur très-
foncée.
Ce mâle a communément deux ou trois pieds de
longueur.
Voici maintenant les différences que présente la femelle.
Premièrement, sa longueur est ordinairement de
trois à quatre pieds.
Secondement, la tête est plus petite à proportion du
volume du corps.
Troisièmement, les nageoires ventrales ne sont pas
réunies.
Et quatrièmement, les couleurs de la partie supérieure
du corps ne sont pas toujours distribuées comme
celles du mâle : les taches que cette partie présente ressemblent
quelquefois davantage à celles que l’on voit
sur la peau d’un léopard; et ces taches sont souvent
rousses, ou noires, mêlées à d’autres taches cendrées.
. Telles sont les formes et les nuances qu’offrent le
mâle et la femelle.
Mais ne considérons plus que l’espèce, et indiquons
ses habitudes.
La roussette est très-vorace : elle se nourrit principa-
TOME I. 29