nerveux*. 11 en est sans doute de ce système dans les
poissons comme dans les autres animaux; son énergie
augmente avec sa division, parce que sa vertu dépend
du fluide qu’il recèle, et qui, très-voisin du feu électrique
par sa nature, agit, comme ce dernier fluide, en
raison de l’accroissement de surface que produit une
plus grande division : mais cette cause d’activité est
assez contre-balancée par les forces dirigées en sens
contraire que nous venons d’indiquer , pour que le
résultat dé toutes les facultés des poissons, qui constitue
le véritable degré de leur animalité, les place, ainsi
que nous l’avons annoncé au commencement de ce discours
, à une distance à peu près égale des deux termes
de la sensibilité , c’est-à-dire , de l’homme et du dernier
des animaux. C’est donc avec une vivacité moyenne
entre celle qui appartient à l’homme et celle qui existe
dans l’animal qui en diffère le plus, que s’exécute dans
le poisson ce jeu des organes des sens qui reçoivènt et
transmettent au cerveau les impressions des objets extérieurs
, et celui du cerveau, qui, agissant par les nerfs
sur les muscles, produit tous les mouvemens volontaires
dont les diverses parties du corps peuvent être
susceptibles.
Mais ce corps des poissons est presque toujours paré
* Les fibres de la rétine, c’est-à-dire les plus petits rameaux du nerf optique,
sont, dans plusieurs poissons, i , 166, 400 fois plus déliés qu’un
cheveu.
des plus belles couleurs. Nous pouvons maintenant
exposer comment se produisent ces nuances si éclatantes,
si admirablement contrastées, souvent distri-
buéesavectant desymmétrie, etquelquefois'si fugitives.
Ou ces teintes si vives et si agréables résident dans les
tégumens plus ou moins mous et dans le corps même
des poissons, indépendamment des écailles qui peuvent
recouvrir l’animal; ou elles sont le produit de la modification
que la lumière éprouve en passant au travers
des écailles transparentes ; ou il faut les rapporter uniquement
à ces écaillés transparentes ou opaques. Examinons
ces trois circonstances.
Les parties molles des poissons peuvent par elles-
mêmes présenter toutes les couleurs. Suivant que les
ramifications artérielles qui serpentent au milieu des
muscles et qui s’approchent de la surface extérieure,
sont plus ou moins nombreuses et plus ou moins sensibles,
les parties molles de l’animal sont blanches ou
rouges. Les différens sucs nourriciers qui circulent
dans les vaisseaux absorbans, ou qui s’insinuent d'ans
le tissu cellulaire, peuvent donner à ce s mêmes parties
molles la couleur jaune ou verdâtre que plusieurs de
ces liquides présentent le plus souvent. Les veines disséminées
dans ces mêmes portions peuvent leur faire
présenter toutes les nuances de bleu, de violet et de
pourpre; ces nuances de bleu et de violet, mêlées
avec celles du jaune, ne doivent-elles pas faire paraître
toys les degrés du vérd? Et dès lors les sept couleurs
TOME I. K