xxvj D I S C O U R S
des détails qu’ils pourront nous offrir, aux articles particuliers
de cet ouvrage, Jetons un coup d’oeil général
sur leur conformation intérieure.
A la suite d’un gosier quelquefois armé de dents
propres à rétenir et déchirer une proie encore en vie,
et souvent assez extensible pour recevoir des alimens
volumineux, le canal intestinal, qui y prend son origine,
et se termine a lanus, s’élargit et reçoit le nom d’estomac.
Ce viscère, situé dans le sens de la longueur de
1 animal, varie dans les différentes espèces par sa figure,
sa,grandeur, 1 épaisseur des membranes qui le composent,
le nombre et la profondeur des plis que ces
membranes forment; il est même quelques poissons
dans lesquels un étranglement très-marqué le divisé en
deux portions assez distinctes pour qu’on ait dit qu’ils
-avoientdeux estomacs, et il en est,aussi dans lesquels
sa contexture, au lieu d etre membraneuse ; est véritablement
musculeuse.
L’estomac communique par une ouverture avec l’intestin
proprement dit ; mais, entre ces deux portions
du canal intestinal, on voit, dans le .pl ifs grand nombre
de poissons, des appendices ou tuyaux membraneux,
cylindriques, creux, ouverts uniquement du coté du
canal intestinal, et ayant beaucoup de ressemblance
-avec le cæcum de l’homme et des quadrupèdes à mamelles.
Ces appendices sont quelquefois longs , et d’un
plus petit diamètre que l’intestin , et d’autres fois assez
gros et très - courts. On encompte, suivant les espèces
S U R LA. N A T U R E D E S P O I S S O N S . X X V I )
que l’on a sous les yeux, depuis un jusques a plus de
cent.
L’intestin s’étend presque en droite ligne dans plusieurs
poissons , et particulièrement dans ceux dont le
corps est très-alongé; il revient vers l’estomac, et se
replie ensuite vers l’anus, dans le plus grand nombre des
autres poissons; et, dans quelques uns de ces derniers
animaux , il présente plusieurs circonvolutions , et est
alors plus long que la tête, le corps ,et la queue considérés
ensemble.
On a fait plusieurs observations sur la manière dont
s’opère la digestion dans ce tube intestinal; on a particulièrement
voulu savoir quel degré de température
rësultoit de cette opération, èt l’on s’eat assuré qu’elle
ne produisoit aucune augmentation sensible de chaleur.
; Les alimens qui idoivent subir, dans l’intérieur
des poissons, les altérations nécessaires pour être
changés d’abord en chyme, et ensuite en chyle, ne
sont donc soumis à aucun agent dont la force soit
aidée par un surcroît de chaleur. D’un autre côté,
l ’estomac du plus grand nombre'de ces animaux est
composé de membranes trop minces, pour que la nourriture
qu’ils avalent soit broyée, triturée et divisée au
point d’être très-facilement décomposée; il n’est donc
pas surprenant que les sucs digestifs des poissons soient,
eu général, très-abondans et très-actifs. Aussi ont-ils,
avec une rate souvent triangulaire , quelquefois alon-
gée, toujours d’une couleur obscure, et avec une vési