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 sensations  sonores. 
 Les  poissons  osseux  et  quelques  cartilagineux,  tels  
 que  la  lophie  baudroie,  n’ont  point  de fenêtre  ovale;  
 mais  leurs  canaux  demi-circulaires  sont  plus  étendus,  
 plus  larges,  et plus réunis, les Uns  aux autres. Ils  n’ont  
 qu’un  sac  membraneux,  au. lieu  de  trois  :  mais  cette  
 espèce de  poche,  qui renferme un  ou deux  corps  durs  
 d’une  matière  osseuse  ou.crétacée,  est  plus  grande,  
 plus  remplie  de  substance  gélatineuse;  et  d’ailleurs,  
 dans  la  cavité  par  laquelle  -les  trois  canaux  demi-circulaires  
 communiquent  ensemble,  on  trouve  le  plus  
 souvent  un  petit  corps  semblablç  à  ceux  que  contiennent  
 les  petits  sacs. 
 I l j   a donc dans l’oreille des poissons,  ainsi que dans  
 celle  de  l’homme,  des  quadrupèdes,  des  oiseaux  et  
 des: reptiles:, plusieurs sièges dé l’ouïe. Ces divers sié^fes  
 n’étant cependant que des émanations  d’un rameau de  
 la cinquième  paire de  nerfs,  lequel,  dans les  anirSIaüx  
 dont  nous  exposons  l’histoire,  est  le  véritable  nerf  
 açqqstique, ils ne  doivent produire qu’une  sensation à  
 la  fois,  lorsqu’ils  sont  ébranlés  en  même  temps,  au  
 moins  s’ils  ne  sont pas  altérés dans leurs proportions,  
 ori dérangés dans leur action,  par une  cause constante  
 ou accidentelle. 
 Au  reste,  l’organe  de  l’ouïe,  considéré  dans  son  
 ensemble,  est  double  dans  tous  les  poissons,  comme  
 celui  de  la  vue.  Les  deux oreilles  sont contenues  dans 
 la cavité du crâne,  dont  elles  occupent de  chaque  côté  
 l’angle  le  plus  éloigné  du museau;  et comme  elles  ne  
 sont séparées que par  une membrane  de  la  portion de  
 cette  cavité  qui  renferme  le  cerveau,  les  impressions  
 sonores  ne  peuvent-elles  pas  être communiquées très-  
 aisément à ces  deux organes  par les  parties  solides  de  
 la  tête,  par  les  portions  dures  qui  les  avoisinent,  et  
 par le  liquide  que  l’on  trouve  dans  l’intérieur  de  ces  
 parties  solides? 
 Il  nous  reste  à  parler  un  moment  du  goût  et  du  
 toucher  des  poissons.  La  langue  de  ces animaux  étant  
 le  plus  souvent  presque  entièrement  immobile ,  et  
 leur  palais  présentant  fréquemment,  ainsi  que  leur  
 langue, des  rangées très-serrées  et très-nombreuses de  
 .dents, on ne peut pas supposer que  leur goût soit très-  
 délicat;  mais  il  est  remplacé  par  leur  odorat,  dans  
 lequel  on  peut  le  considérer  en  quelque sorte  comme  
 transporté. 
 Il n’en est pas de même de leur toucher. Dans presque  
 tous  les  poissons,  le  dessous  du  ventre,  et  sur-tout  
 l’extrémité  du museau,  paroissent  en  être  deux  sièges  
 assez sensibles.  Ces  deux  organes ne  doivent,  à  la vérité, 
  recevoir  des corps  extérieurs  que des impressions  
 très-peu complètes,  parce que  les  poissons ne peuvent  
 appliquer  leur  ventre  ou  leur  museau  qu’à  quelques  
 parties de la  surface des corps qu’ils touchent.; mais ces  
 mêmes organes font éprouver à l’animal des, sensations  
 très-vives, et l’avertissent fortement de la présence d’un 
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