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ichthyologiste s est assuré de la communication de
.1 intérieur de ce sac avec la cavité qui contient les
branchies; il la , en effet, gonflé, en soufflant par
1 ouverture branchiale : et ce fait ne pourroit-il pas
etre regardé comme une espèce de confirmation des
idées que nous avons exposées s sur l’usage et les effets
des branchies des poissons? Mais quoi qu’il en soit,
les parties, voisines de cette poche partagent sa souplesse,
se prêtent à son gonflement, s’étendent elles-
memes. La peau de 1 animal, ordinairement assez mince
et plissée, pouvant recevoir aussi un grand développement,
toute la portion inférieure du corps du tétrodon,
et même ses côtés, s’enflent et se dilatent au point de
représenter un globe plus ou moins parfait, et si grand
à proportion du volume du poisson, que l’on croiroit,
en le voyant nager dans cet état, n’avoir sous les yeux
qu’un ballon flottant entre deux eaux, ou sur la surface
des mers.
C’est principalement lorsque les tétrodons veulent
s élever, qu’ils gonflent ainsi leur corps, le remplissent
d’un fluide moins pesant que l’eau, et augmentent leur
légèreté spécifique. Ils compriment, au contraire, le
sac de leur péritoine, lorsqu’ils veulent descendre avec
plus de facilité dans les profondeurs de l’Océan ; et la
partie inférieure de leur corps est pour ces cartilagi- *
* Le docteur Bloch, de Berlin.
a Y oyez le Discours sur la nature des poissons.
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lieux une seconde vessie natatoire, plus puissante même
peut-être que leur véritable vessie aérienne, quoique
cette dernière soit assez étendue, relativement à la
grandeur de,l’animal.
Les; tétrodons s’enflent aussi et s’arrondissent, lorsqu’ils
veulent résister à une attaque; et ils se boursouflent
ainsi non seulement pour opposer à leurs
ennemis un volume plus grand et plus embarrassant,
mais encore parce que, dans cet état de teïision des
tégumens, les petits aiguillons qui garnissent la peau
sont aussi, Saillans et aussi dressés qu’ils peuvent l’être.
■ Le perroquet, le premier de côs tétrodons que nous
ayons à examiner, a été nommé ainsi;, à cause de la
forme de ses mâchoires, dont la supérieure est plus
avancée que l’inférieure, et qui ont avec le bec des
oiseaux appelés perroquets, plus de ressemblance encore
que celles des autres cartilagineux de la même
famille.
Lorsque ce poisson n’est pas gonflé;, il a le corps
alongé comme presque tous les tétrodons vus dans ce
même état de moindre extension. Les yeux sont gros;
et au devant de chacun de ces. organes , est une narine
fermée par une membrane , aux deux bouts de laquelle
on voit une ouverture que le perroquet peut clore à
volonté, en étendant cette même membrane, ou pellicule.
L’orifice des branchies est étroit, un peu en croissant
, placé verticalement, et situé, de chaque côté,
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