nageoires pectorales qui sont formées les premières.
Enfin, I l neuvième jour, un-effort de la queue déchire
la membrane de l’oeuf parvenu alors à son plus haut
point d’extension et de maturité. L’animal sort la queue
la première, dégage sa tète, respire par le-moyen'
d’une eau qui peut parvenir jusqu’à ses branchies sans
traverser aucune membrane, et, animé par un sang
dont le mouvement est à l’instant augmenté de près d’un
tiers ', il croît dans les premières heures qui succèdent à
ce nouvel état, presque autant que pendant les quinze
ou vingt jours qui les suivent. Dans plusieurs espèces,
le poisson éclos conserve une partie du jaune dans une
poche que forme la partie inferieure de son ventre. Il
tire pendant plusieurs jours une partie de sa subsistance
de cette matière qui bientôt s’épuise; et à mesure
qu’elle diminue, la bourse qui la contient s’affaisse ,
s’atténue, et disparoît. L’animal grandit ensuite avec
plus ou moins de vitesse, selon la famille à laquelle il
appartient’ ; et lorsqu’il est parvenu au dernier terme
■ On compte soixante pulsations par minute dans un poisson éclos, et
quarante dans ceux qui sont encore renfermés dans l’oeuf.
Ip Nous avons appris, par les observations publiées par le physicien Hans
Hsederstræm , dans les Mémoires de.Vacadémie de Stockholm, qu’un brochet
mesuré et pesé à différens âges, a présenté les poids et les longueurs
suîvans:
A i au, i 7 once de poids-
2 ans, 10 pouces de long- 4 onces. 3 36 ; 8
4 ' . r i 20
6 3o 48
i 3 48 320
de son développement, il peut montrer une longueur
de plus de dix mètres *. En comparant le poids, le
volume et la figure de ces individus de dix mètres de
longueur, avec ceux qu’ils ont dû présenter lors de
la sortie de l’oeuf, on trouvera que, dans les poissons,
la nature augmente quelquefois la matière plus de
seize mille fois, et la dimension la plus étendue plus de
cent fois. Userait important pour les progrès des; sciences
naturelles, de rechercher dans toutes les classes d’a-*
nimaux la quantité d’accroissement, soit en masse,
soit en volume, soit en longueur, soit en d’autres’'dimensions
, depuis les premiers degrés jusques aux
dernières limites du développement, et de comparer
avec soin les résultats dé tous des rapports que l’on
trouverait.
Au reste, le nombre des grands poissons est bien plus
considérable dans la mer que: dans les fleuves et les
rivières ; et l’on peut observer d’ailleurs que presque
toujours, et sur-tout dans les espèces féroces,:les femelles,
comme celles des oiseaiix de proie, avec lesquels
nous avons déjà vu que les- poissons carnassiers ont
une analogie très-marquée, sont plus grandes que les
mâles.
Quelqu’étendu que soit le volume des animaux que
nous examinons, ils nagent presque tous avec une très-
grande facilité. Ils ont, en effet, reçu plusieurs organes
Consulte* l ’article du squale requin , et celui du squale très-grand.