il d i s c o u r s
presque tous les lacs, des rivières et des fleuves, sont
très-douces et légères, et celles des mers, salées et
pesantes : que 1 on ajoute, en ne faisant plus d’attention
à cette division de l’Océan et des fleuves, que les unes
sont claires et limpides, pendant que les autres sont
sales et limouneuses ; que celles-ci sont entièrement
calmes, tranquilles, et, pour ainsi dire, immobiles,
tandis que celles-là sont agitées par des courans, bouleversées
par des marées, précipitées en cascades, lancé„es
en foirons, ou du moins entraînées &vec des vitesses
plus ou moins rapides et plus ou moins constantes : que
Ion évalue ensuite tous les degrés que l’on peut compter
dans la rapidité, dans la pureté, dans la douceur et
dans la chaleur des eaux; et qu’accablé sous le nombre
infini de produits que peuvent donner toutes les combinaisons
dont ces quatre séries de nuances sont susceptibles,
on ne -demande plus comment les mers et
les contineus peuvent fournir aux poissons des habitations
très-variées, et un très-grand nombre de séjours
de choix.
Mais ne: descendons pas encore vers Içs espèces particulières
des animaux qüe nous voulons connoître; ne
remarquons meme pas encore les difïerens grouppes
dans lesquels nous les distribuerons; ne les voyons pas
divisés en plusieurs familles, placés dans divers ordres::
professeur d’histoire naturelle à Tarbes, et si avantageusement connu du
public par ses voyages dans les Alpes et dans les Pyrénées.
SUR LA NATURE de s f o i s s o n .s. xiij
continuons de jeter les jeux sur la classe entière ; exposons
la forme générale qui lui appartient, et auparavant
vojons quelle est son essence, et déterminons
les caractères qui la distinguent de toutes les autres
classes d’êtres vivans.
On s’appercevra aisément, en parcourant cette histoire,
qu’il ne faut pas, avec quelques naturalistes,
faire consister le caractère distinctif de la classe des
poissons dans la présence d’écailles plus ou moins
nombreuses, ni même dans celle de nageoires plus ou
moins étendues , puisque nous verrons de véritables
poissons paroître n ’être absolument revêtus d’aucune
écaille, et d’autres être entièrement dénués de nageoires.
Il ne faut pas non plus chercher cette marque
caractéristique dans la forme des organes de la circulation
, que nous trouverons, dans quelques poissons,
semblables à ceux que nous avons observés dans
d’autres classes que celle de ces derniers animaux.
Nous nous sommes assurés, d’un autre côté, par un
très-grand nombre de recherches et d’examens , qu’il
étoit impossible d’indiquer un moyen facile à saisir,
invariable, propre à tous les individus, et applicable
à toutes les époques de leur vie , de séparer la classe
des poissons des autres êtres organisés, en n’employant
qu’un signe unique, en n’ayant recours , en quelque
sorte, qu’à un point de la conformation de ces animaux.
Mais voici la marque constante, et des plus
aisées à distinguer, que la nature a empreinte sur tous