Entre la queue, et ces nageoires ventrales et de l’anusy
on voit dans les mâles des bâtis, et de chaque côté du-
corps,, une fausse nageoire, ou plutôt un long appen-
dice, dont nous devons particulièrement au professeur
Bloch, de Berlin, de connoître l'organisation précise et
le véritable usage *. Les nageoires ventrales et de l’anus,
quoique beaucoup plus étroites et moins longues que
les pectorales, sont cependant formées de même de
véritables rajons cartilagineux, composés, articulés,
ramifiés, communément au nombre de six, et recouverts
par la peau qui revêt le reste du corps. Mais les
appendices dont nous venons de parler ne contiennent
aucun rajon. Ils renferment plusieurs petits os ou cartilages;
chacun de ces appendices en présente-onze dans
son intérieur, disposés sur plusieurs rangs. D’abord,
quatre de ces parties cartilagineuses sontattaehées à un
grand cartilage transversal-, dont les extrémités soutiennent
les nageoires ventrales, et qui est analogue,,
par sa position et par ses usages, aux os nommés os dw
bassin dans l’homme et dans les quadrupèdes» A la suite -
de ces quatre cartilages, onen voit deux autres dans
l’intérieur de l’appendice; et à ces deux en succèdent-
cinq autres de diverses formes. L’appendice contient
dailleurs, dans- son coté extérieur, un canal ouvert à
son extrémité postérieure, ainsi que vers son extrémité
antérieure, et qui est destiné à transmettre une liqueur
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blanche et gluante, filtrée par deux glandes que peuvent
comprimer les muscles des nageoires de lanus. L appendice
peut être fléchi par l’action d’un muscle qui, en
le courbant, le rend propre à faire l’office d’un crochet;
et lorsque la bâtis veut cesser de s’en servir, il se rétablit
par une suite de l’élasticité des onze cartilages
qu’il renferme. Lorsqu’il est dans son état naturel, la
liqueur blanche et glutineuse s’échappe par l’ouverture
antérieure : mais, lorsqu’il est courbé, cet orifice supérieur
se trouve fermé par le muscle fléchisseur, et la
liqueur gluante parcourt toute la cavité du canaly sort
par le trou de l’extrémité postérieure, et, arrosant la
partie ou le corps, sur lequel s’attache le bout de cette
espèce de crochet, prévient les inconvéniens d’une pression
trop forte.
La position de ces deux appendices que les mâles
seids présentent, leur forme, leur organisation intérieure,
la liqueur qui suinte par le canal qùe chacun de
ces appendices renferme, pourroient faire partager
l’opinion que Linné a eue pendant quelque temps, et
l’on pourroit croire qu’ils composent les parties génitales
du mâle. Mais, pour peu que l’on examine les
parties intérieures des bâtis, on verra qu’il est même
superflu de réfuter ce sentiment. Ces appendices ne
sont cependant pas inutiles à l’acte de la génération; ils
servent au mâle à retenir sa femelle, et à se ttnir pendant
un temps plus ou moins long assez près d’elle
pour que la fécondation des oeufs puisse avoir, lieu de.-