4 o 6 h i s t o i r e n A t u r e l l e
la partie inférieure de la tête, et s’y terminent à une
peau molle qui joint ensemble les deux opercules.
Les nageoires pectorales sont petites. Il n’y en a
qu une sur le dos ; elle est un peu en forme de faux,
et le commencement de sa base est à peu près au dessus
des nageoire^ ventrales. La nageoire de l’anus est assez
grande, et celle de la queue se divise en deux lobes.
Le supérieur garnit les deux côtés de la queue proprement
dite qui se dirige vers le haut y et l’inférieur
se prolonge de manière à former, avec le premier, une
sorte de grand croissant.
On voit une ligne latérale très-marquée qui s’étend
depuis l’opercule jusqu’à la nageoire caudale ; mais la
peau ne présente ni tubercules ni écailles visibles.
Les individus que j’ai examinés ayant été conservés
dans de l’alkohol, je n’ai pu juger qu’imparfaitement
de la couleur du polyodon feuille. Le corps ne parois-
soit avoir été varié par aucune raie, tache , ni bande;
mais les opercules étoieot encore parsemés de petites
taches rondes et assez régulières.
L’intérieur du polyodon feuille que j’ai disséqué, ne
m’a montré aucun trait de conformation remarquable,
excepté la présence d’une vessie aérienne assez grande,
qui rapproche le genre dont nous nous occupons de
celui des aci pensé res, et l’éloigne de celui des squales;.
Le plus grand des polyodons feuilles que j’ai vus n V
voit guère que dix ou onze pouces (un peu plus de
trois décimètres) de longueur; mais ils avoiçnt tous
ü E s p o i s s o n s . 407
les caractères qui appartiennent, dans les poissons, aux
individus très-jeunes, On peut donc présumer que l’espèce
que nous décrivons, parvient à une grandeur plus
considérable que celle dé ces individus. Nous 11e pouvons
cependant rien conjecturer avec beaucoup de
certitude relativement à ses habitudes, sur lesquelles
nous n’avons reçu aucun renseignement, non plus que
sur les mers qu’elle habite : tout ce que nous pouvons
dire, c’est que, par une suite de la conformation de ce'
polyodon, elles doivent, pour ainsi dire, tenir le
milieu entre celles des squales et celles des acipen-
sères.
On seroit tenté, au premier coup d’oeil, de comparer
le parti que le polyodon feuille peut tirer de la forme
alongée de son museau, à l’usage que le squale scie
fait de la prolongation du sien. Mais, dans le squale
scie, cette extension est comme osseuse et très-dure
dans tous ses points, et elle est de plus armée, de
chaque côté, de dents longues et fortes, au lieu que,
dans le polyodon feuille, la partie correspondante n’est
dure et solide que dans son milieu, et n’est composée
dans ses côtés que de membranes plus ou moins souples.
On pourrait plutôt juger des effets de cette prolongation
par ceux de l’arme du xiphias espadon, avec laquelle
elle auroit une très-grande ressemblance sans
les bandes molles et membraneuses dont elle est bordée
d un bout à l’autre. Au reste, pour peu qu’on
rappelle ce que nous avons dit, dans le Discours sur