va donc au coeur de ces derniers animaux, sans avoir
circulé de nouveau par les artères et les veines; elle
repasse donc par les branchies, avant de se répandre
dans les différéns organes quelle doit arroser et nourrir;
et peut-êtré même va-t-elle plus d’une fois, avant
de parvenir aux portions du corps qu’elle est destinée
à entretenir , chercher dans ces branchies une nouvelle
quantité de principes réparateurs.
Au reste, le sang:parcourt le;s routes que nous venons
de tracer, avec plus de lenteur qu’il ne circule dans
la plupart des animaux plus rapprochés de l’homme
que les poissons. Son mouvement seroit bien plus
retardé encore, s’il n’étoit dû qu’aux impulsions que
le.coeur donne, et qui se décomposent et s’anéantissent,
au moins en grande partie, au milieu des nombreux circuits
dés vaisseaux .sanguins, et s’il n’étoit .pas aussi
produit par la force des muscles qui environnent les
artères et les veines.
Mais' quels sont donc ces organes particuliers que
nous nommons branchies * 1, et par quelle puissance le
sang en reçoit-il le principe de la vie ?
Ils sont bien plus variés que les organes respiratoires
des. animaux que l’on a regardés comme plus parfaits.
Ils peuvent différer, en effet, les uns dés autres, sui*
Ces organes ont été aussi appelée ouïes; mais nous avons supprimé
cette dernière dénomination comme impropre, partant d’une fausse supposition
y et pouvant faire naître des erreurs y ou au moins des équivoques-
et de l’obscurité»
vant la famille de poissons que l’on examine, non
seulement par leur forme, mais encore par le nombre
et par les dimensions de leurs parties. Dans quelques
espèces, ils consistent dans des poches ou bourses
composées de membranes plissées ’ , sur la surface
desquelles s’étendent les ramifications artérielles et
veineuses dont j’ai déjà parlé ; et jusqu’à présent on
a compté, de chaque coté de la tête, six ou sept de
ces poches ridées et à grande superficie’.
Mais le plus souvent les branchies sont formées par
plusieurs arcs solides et d’une courbure plus ou moins
considérable. Chacun de ces- arcs appartient à une
branchie particulière.
Le long de la partie convexe, on voit quelquefois un
seul rang, mais le plus communément deux rangées
de petites lames plus ou moins solides et flexibles, et
dont la figure varie suivant le genre et quelquefois
suivant l’espèce. Ces lames sont d’ailleurs un peu convexes
d’un côté, et un peu concaves du côté opposé,
appliquées l’une contre l’autre, attachées à l’are, liées
ensemble , recouvertes par des membranes de diverses
épaisseurs, ordinairement garnies de petits poils
plus- ou moins apparens, et plus nombreux sur la face
convexe que sur la face concave , et revêtues,. sur leurs
1 Voyez l’article du pétromyzon lamproie.
4 II y a sept branchies de chaque côté dans les pétromyzons, et six dan^
les gastrobranches.-