objets extérieurs, et qui, faisant éprouver au poisson
toutes les sensations analogues à sa nature, complètent
l’exercice de cette faculté, si digne des recherch-es du
philosophe, à laquelle on a donné le nom de sensibilité.
Ces organes particuliers sont les sens. Le premier
qui se présente à nous est l’odorat. Le siège en est très-
étendu , double, et situé entre les jeux et le bout
du museau , à une distance plus ou moins grande de
cette extrémité. Les nerfs q u ij aboutissent partent immédiatement
du cerveau, forment cé qu’on a nommé
la première paire de nerfs, sont très-épais, et se distribuent,
dans les deux sièges de l’odoi’at, en un très-
grand nombre de ramifications qui, multipliant les surfaces
de la substance sensitive, la rendent susceptible
d’être ébranlée par de très-foibles impressions. Ces
ramifications se répandent sur des membranes très-
nombreuses, placées sur deux rangs dans la plupart des
cartilagineux, particulièrement dans les raies, disposées
en rajons dans les osseux, et garnissant l’intérieur
des deux cavités qui renferment le véritable organe de
l’odorat. C’est dans ces cavités que l’eau pénètre pour
faire parvenir les particules odorantes dont elle est
chargée, jusqu’à l’épanouissement des nerfs olfactifs;
elle j arrive, selon les espèces, par une ou deux ouvertures
longues, rondes ou ovales; elle j circule, et en
est expulsée pour faire place à une eau nouvelle, par
les contractions que l’animal’peut faire subir à chacun
de ces deux organes.
Nous venons de dire que les jeux sont situés au-delà
mais assez près des narines. Leur conformation ressemble
beaucoup à celle des jeux de l’homme, des
quadrupèdes, des oiseaux et des reptiles; mais voici les
différences qu’ils présentent. Us ne sont garantis ni par
des paupières ni par aucune membrane clignotante;
cette humeur que l’on nomme aqueuse, et qui remplit
l’intervalle situé entre la cornée et le crjstallin, j est
moins abondante que dans les animaux plus parfaits ;
l’humeur vitrée qui occupe le fond de l’intérieur de
l’organe, est moins épaisse que dans les oiseaux, les
quadrupèdes et l’homme; le crjstallin est plus convexe,
plus voisin de la forme entièrement sphérique, plus
dense, pénétré, comme toutes les parties des poissons,
d’une substance huileuse, et par conséquent plus
inflammable.
t Les vaisseaux sanguins qui aboutissent à l’organe de
la vue, sont d’ailleurs plus nombreux, ou d’un plus
grand diamètre, dans les poissons que dans la plupart
des autres animaux à sang rouge; et voilà pourquoi
le sang s j porte avec plus de force, lorsque son cours
ordinaire est troublé par les diverses agitations que
l’animal peut ressentir.
Au reste, les jeux ne présentent pas à l’extérieur la
même forme, et'ne sont pas situés de même dans toutes
les espèces de poissons. Dans les unes ils sont très-petits,
et dans les autres assez grands; dans celles-ci presque
plats, dans celles-là très-convexes;, dans le plus grand