presque toujours dure ; mais son foie,’qui est très-volumineux
et très-bon à manger, fournit une grande
quantité d’huile.
Au reste, on trouve les raies aigles beaucoup plus
rarement dans les mers septentrionales de l’Europe
que dans la Méditerranée et d’autres mers situées dans
des climats chauds ou tempérés; et c’est particulièrement
dans ces mers moins éloignées des tropiques
que l’on en a pêché du poids-de quinze myriagrammes
(plus de trois cents livres).
Nous avons trouvé parmi les papiers du célèbre
voyageur Comme,rson, un dessin dont on pourra voir
la gravure dans-cet ouvrage , et qui représente une raie.
Cet animal, figuré par Commerson, est évidemment
de l’espèce de la raie.aigle; mais il en diffère par des
caractères assez remarquables pour former une variété
très-distincte et plus ou moins constante.'
Premièrement, la raie de Commerson, à laquelle ce
naturaliste avoit donné le nom de mouriue, qui a été
aussi appliqué à la raie aigle par plusieurs auteurs, a
la tête beaucoup plus avancée et plus distincte des
nageoires pectorales et du reste du corps, que l’aigle
que nous venons de décrire; secondement, la nageoire
dorsale, située sur la queue, et l'aiguillon dentelé qui
l’accompagne, sont beaucoup plus près de l’anus que
sur la raie aigle; et troisièmement, le dessus du corps,
au lieu de présenter des couleurs d’une seule nuance,
.est parsemé d’un grand nombre de petites tachés plus
ou moins blanchâtres. C’est dans la mer voisine dès
iâles de France et de Madagascar qu’on avoit pêché
cette variété de la raie aigle dont Commerson nous
a laissé la ligure,
TOM E 1.’