surfaces, de ces ramifications artérielles et veineuses si
multipliées, que nous avons déjà décrites.
La partie concave de l’arc ne présente pas de lames;
mais elle montre ou des protubérances courtes et unies,
ou des tubérosités rudes et arrondies, ou des tubercules
alongés, ou des rajons, ou de véritables aiguillons
assez courts.
Tous les arcs sont élastiques et garnis vers leurs
extrémités de muscles qui peuvent, suivant le besoin
de l’animal, augmenter momentanément leur courbure,
ou leur imprimer d’autres mouvemens.
Leur nombre, ou, ce qui est la même chose," le
nombre des branchies , est de quatre de chaque côté
dans presque tous les poissons : quelques uns cependant
n’en ont que trois à droite et trois à gauche1 ;
d’autres en ont cinq m On connoît une espèce de squale
qui en a six, une seconde espèce de la même famille
qui en présente sept; et ainsi on doit dire que l’on
peut compter en tout, dans les animaux que nous
observons, depuis six jusqu’à quatorze branchies : peut-
être néanmois y a-t-il des poissons qui n’ont qu’une
ou deux branchies de chaque côté de la tête.
Nous devons faire remarquer encore que les proportions
des dimensions des branchies avec celles des
autres parties du corps ne sont pas les mêmes dans
1 Les tétrodons.
2 Les raies et la plupart des squales.
toutes les familles de poissons ; ces organes sont moins
étendus dans ceux qui vivent habituellement au fond
des mers ou des rivières, a demi enfoncés dans le sable
ou dans la vase, que dans ceux qui parcourent en
nageant de grands espaces, et s’approchent souvent de
la surface des eaux ’.
Au reste, quels que soient la forme, le nombre et
la grandeur des branchies, elles sont placées, de chaque
côté de la tête, dans une cavité qui n’est qu’une prolongation
de l’intérieur de la gueule; ou si elles ne
sont composées que de poches plissées, chacune de
ces bourses communique par un ou deux orifices avec
ce même intérieur, pendant qu elle s ouvre a 1 extérieur
par un autre orifice. Mais, comme nous décrirons en
détail1 2 les légères différences que la contexture de ces
organes apporte dans l’arrivée du fluide nécessaire à
la respiration des poissons, ne nous occupons maintenant
que des branchies qui appartiennent au plus
grand nombre de ces animaux, et qui consistent principalement
dans des arcs solides et dans une ou deux
rangées de petites lames.
f De grands naturalistes , et même Linné , ont cru pendant long temps
que les poissons cartilagineux avoient de véritables poumons, en même
temps que des branchies , et ils les ont en conséquence séparés des autres
poissons, en leur donnant le nom d’amphibies nageurs: l’on trouvera,
dans les articles relatifs aux diodons , l’origine de cette erreur, dont on
a dû la première réfutation à Vicq-d’Azyr et au citoyen Broussonnet.
* Dans l’article du pétromyzon lamproie*