rayons partiront de l’endroit pu 1 écaillé est, pour
ainsi dire, collée à la peau, il y aura dans cet endroit
plusieurs vaisseaux différens l’un de l’autre;
que chaque vaisseau, en quelque sorte, fournira des
molécules de nature dissemblable, et que la matière
jaillissante de chacun de ces tuyaux produira, en
s’étendant, un rayon d’une couleur qui contrastera
plus ou moins avec celle des rayons voisins. Mais
lorsque les couleurs présenteront une autre distribution;
lorsque, par exemple, on verra, sur l’écaille, des
taches répandues comme des gouttes de pluie, ou
rapprochées de manière à former des portions de
cercle dont les ouvertures des vaisseaux seront le
centre, comment pourra-t-on comprendre que naissent
ces régularités ?
Nous ne croyons pas avoir besoin de dire que l'explication
que nous allons donner peut s’appliquer, avec
de légers changemens, aux poils, aux cornes, aux
plumes. Quoi qu’il en soit cependant, voici pe que
la nature nous paroît avoir déterminé.
En montrant la manière dont peuvent paroître des
taches, nous exposerons la formation des portions
de cercle colorées; en effet, il suffit que ces taches
soient toutes à une égale distance des sources des
molécules, qu’elles soient placées autour de ces sources,
et qu’elles soient si nombreuses qu’elles se touchent
l’une l’autre, pour qu’il y ait à l’instant une portion
de cercle colorée. Il y aura un second arc, si d’autres
taches sont situées d’üne manière analogue, plus près
ou plus loin des vaisseaux nourriciers ; et l’on peut
en supposer plusieurs de formés de meme. Nous n a-
Vons donc besoin que de savoir comment un. jet de
matière, sorti d’un vaisseau déférent, peut, dans son
cours, montrer plusieurs couleurs, offrir plusieurs
taches plus ou moins égales en grandeur, plus ou
moins semblables en nuance.
Ne considérons donc qu’un de ces rayons que l’on
distingue aisément lorsqu’on regarde une écaille contre
le jour, et qui, par le nombre de ses stries transversales,
donne celui des accroissemens ou des réparations
successifs qu’il a éprouvés; réduisons les différens
exemples que lou pourroit citer, a un de ceux
où l’on ne trouve que deux nuances placées alternativement
: l’origine de ces deux nuances étant bien entendue,
il ne resteroit aucun doute sur celle dès nuances
plus nombreuses que l’on rencontreroit dans le même
jet.
Supposons que ces deux nuances soient le verd et
le jaune; c’est-à-dire, ayons sous les yeux un rayon
verd deux fois taché dé jaune, ou, ce qui est la même
chose, un rayon d’abord verd, ensuite jaune, de
nouveau verd, et enfin jaune à son extrémité. Les
vaisseaux nourriciers qui ont produit ce jet ont d’abord
fourni une matière jaune par une suite de leur
volume, de leur figure, de leur nature, de leur affinité:
maispourroit-on.croire que, lors de la première