pares, et presque tous les serpens, en sont revêtus; et
cette sorte de tégument établit un rapport d’autant
plus remarquable entre la classe des poissons, et le
plus grand nombre des autres animaux à sang rouge ,
que presque aucune espèce de poisson n’en est vraisemblablement
dépourvue. A la vérité, il est quelques
espèces parmi les objets de notre examen, sur lesquelles-
1 attention la plus soutenue, l’oeil le plus exercé, et
même le microscope , ne peuvent faire distinguer aucune
écaille pendant que l ’animal est encore en vie,
et que sa peau est imbibée de cette mucosité gluante
qui'est plus ou moins abondante sur tous les poissons;
mais lorsque l’animal est mort, et que sa peau a été
naturellement ou artificiellement desséchée, il n’est
peut-être aucune espèce de poisson de laquelle on ne
pût, avec un peu de soin, détacher de très-petites
écailles qui se sépareroient comme une poussière brillante,
et tomberoient comme un amas de très-petites
lames dures, diaphanes et éclatantes. Au reste, nous
avons plusieurs fois, et sur plusieurs poissons que l’on
auroit pu regarder Comme absolument sans écailles,
répété avec succès ce procédé, qui, même dans plusieurs
contrées,, est employé dans des arts très - répandus ,
ainsi qu’on pourra le voir dans la suite de cette histoire.
La forme des écailles des poissons est très-diversifiée.
Quelquefois la matière qui ]es compose s’étend en
pointe, et se façonne en aiguillon; d’autres fois elle
se tuméfie, pour ainsi dire, se conglomère, et se durçit
en callosités, ou s’élève en gros tubercules : mais le
plus souvent elle s’étend en lames unies ou relevées
par une arête. Ces lames, qui portent, avec raison»
le nom d’écailles proprement dites, sont ou rondes»
ou ovales, ou hexagones; une partie de leur circonférence
est quelquefois finement dentelée : sur quelques
espèces , elles sont clair-semées et très-séparées les unes
des autres ; sur d’autres espèces, elles se touchent; sur
d’autres encore, elles se recouvrent comme les ardoises
placées sur nos toits. Elles communiquent au corps de
l’animal par de petits vaisseaux dont nous montrerons
bientôt l’usage; mais d’ailleurs elles sont attachées à
la peau par une partie plus ou moins grande de leur
contour. Et remarquons un rapport bién digne d’être
observé. Sur un grand nombre de poissons qui vivent
au milieu de la haute mer, et qui, ne s’approchant
que rarement des rivages ; ne sont exposés qu’à des
frottemens passagers, les écailles sont retenues par
une moindre portion de leur circonférence; elles sont
plus attachées, et recouvertes en partie par l’épiderme,
dans plusieurs des poissons qui. fréquentent les côtes ,
et que l’on a nommés littoraux; et elles sont plus
attachées encore, et recouvertes en entier par ce même
épiderme, dans presque tous ceux; qui habitent dans
la vase, et y creusent, avec effort, des asyles assez profonds.
Réunissez à ces écailles les callosités, les tubercules,
les aiguillons dont les poissons peuvent être hérissés ;